Par Michel Thébault
Né le 15 avril 1843 à Cressat (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.
François Bernard était le fils de Barthélémy Bernard cultivateur âgé de 34 ans et de Madeleine Tartary âgée de 29 ans, domiciliés au village de La Ribière-aux-Pigeons, commune de Cressat. Il devint maçon, migrant saisonnier partant travailler sur les chantiers parisiens. Au recensement de la commune de Cressat en 1866, il était toujours domicilié avec ses parents au lieu-dit La Ribière-aux-Pigeons ; il était l’aîné de leurs quatre enfants avec trois sœurs, Anne âgée de 16 ans, Madeleine 15 ans et Madeleine 11 ans. Au printemps 1871, âgé de 28 ans, il se trouvait à Paris, exerçant le métier de maçon, résidant pour la saison des chantiers 6 Rue des Grandes Carrières dans le quartier Grandes Carrières (XVIIIe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme François Bernard s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans le 220e bataillon de la Garde nationale appartenant à la XVIIIe Légion, du XVIIIe arrondissement de Paris.
Il fut arrêté après la fin de la Commune de Paris le 6 juillet 1871 (les migrants limousins furent particulièrement victimes de la répression, recherchés et arrêtés) et envoyé en détention dans le secteur de Rochefort (Charente-Maritime) dans l’attente d’être jugé. Il fut interné dans le fort Enet entre Fouras et l’île d’Aix. Une ordonnance de non-lieu prise dans le port le 26 septembre 1871, entraîna sa libération après plusieurs mois d’emprisonnement.
Par Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Creuse (état civil et recensements). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), base des communards, site internet. — Stéphane Trayaud, Oubliés de l’Histoire, les Limousins de la Commune de Paris, Mon Petit Éditeur, 2012. — Site internet Annuaire des migrants Maçons de la Creuse.