ANTOINE Mme, née BLANQUI Zoé [BLANQUI Marie, Zoé]

Par Notice revue et complétée par Jean Risacher

Née en août-septembre 1816 (baptisée le 6 septembre) à Aunay-sur-Auneau (Eure-et-Loir) ; sœur d’Adolphe et Auguste Blanqui.

Les premières années de sa vie ne sont connues qu’à travers les échanges de lettres avec son frère Auguste. À vingt ans elle semble encore vivre chez sa sœur aînée, Sophie Barrelier à Aunay. La liste des lettres saisies dans les affaires de Blanqui le 13 mai 1839 fait apparaître une correspondance importante avec son frère entre 1831 et 1836, ainsi qu’avec Félix Mathé*. Au moment de la mort de sa sœur Aglaé Garnier le 11 mai 1839, elle était malade et avait rejoint sa mère à Paris, place du Trône. Dès février 1841, après avoir accompagné leur mère et le futur tuteur de son neveu annoncer à Blanqui, enfermé au Mont-Saint-Michel, la mort de sa femme (31 janvier 1841), elle fit des démarches pour aider son frère à éviter que le tutorat de son fils soit totalement soumis à l’emprise de sa belle-famille. En 1842 il fut reproché à Blanqui, toujours prisonnier, d’entretenir avec sa sœur des relations épistolaires suivies sur des problèmes politiques par l’intermédiaire de l’encre sympathique. Elle épousa le relieur parisien Pierre Gustave Antoine le 27 juin 1850, qui fut en relation avec les blanquistes émigrés à Londres en 1851, dont elle eut un fils et qui mourut en 1856. En 1860, Mme Antoine demeurait avec son fils, âgé d’une dizaine d’années et de santé fragile, 2 rue Hautefeuille (VIe arr.), où elle tenait un atelier de brochage et avait ouvert un « cabinet de lecture » où Auguste Blanqui descendait quand il revenait clandestinement de Bruxelles entre 1859 et 1861. L’aide qu’elle apportait alors à son frère continuait ou annonçait celle qu’elle lui procura tout au long de sa vie révolutionnaire. Où qu’elle soit, c’est chez elle que le proscrit venait se réfugier le plus souvent. En 1879, elle habitait boulevard Montparnasse. Partageant ses idées, elle fut jusqu’au bout un soutien fidèle de son frère qui mourut pratiquement dans ses bras. Voir Adolphe Blanqui* et Auguste Blanqui*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25224, notice ANTOINE Mme, née BLANQUI Zoé [BLANQUI Marie, Zoé] par Notice revue et complétée par Jean Risacher, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 24 novembre 2016.

Par Notice revue et complétée par Jean Risacher

SOURCES : E. L’Hommedé, Le Mont-Saint-Michel, prison politique sous la monarchie de Juillet, Paris, Boivin, 1932. — Maurice Dommanget, « La vie de Blanqui sous le Second Empire », dans Le Mouvement Social, avril-juin 1961. — M. Dommanget, Auguste Blanqui. Des origines à la Révolution de 1848. Premiers combats et premières prisons, Paris, Mouton, 1969. — M. Dommanget, Auguste Blanqui. Au début de la IIIe République, Paris, Mouton, 1971. — K.H. Bergmann, Blanqui, ein Rebell im 19. Jahrhundert, Frankurt/Main, New York, Campus Verlag, 1986. — L.-A. Blanqui, Œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Gilles Feyel et Jean Paul Lelu, éd. Auguste Blanqui et sa famille : correspondance (1807-1918) …, Chartres, Société Archéologiques d’Eure-et-Loir, 2009.

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