DELESCURE Jean

Par Michel Thébault

Né le 11 février 1849 à Crozant (Creuse) ; maçon de la Creuse ; garde national de Paris ; communard emprisonné.

Jean Delescure était le fils de Jean Delescure, maçon et cultivateur âgé de 42 ans, et de Marie Ducouret, domiciliés au lieu-dit Les Écures, commune de Crozant. Il avait une sœur jumelle prénommée Jeanne. Il devint comme son père et beaucoup de jeunes Limousins, maçon, migrant saisonnier partant travailler sur les chantiers parisiens. Au printemps 1871, célibataire âgé de 22 ans, il se trouvait à Paris, exerçant son métier de maçon, résidant pour la saison des chantiers 143 rue de Vaugirard dans le quartier Necker (XVe arr.). La plupart des chantiers étant arrêtés en 1871 à Paris, beaucoup de migrants, en particulier des maçons de la Creuse comme Jean Delescure s’engagèrent, comme les ouvriers parisiens, dans la Garde nationale par conviction politique et faute de travail (les gardes percevaient une solde de un franc cinquante par jour). Il devint garde dans le 127e bataillon de la Garde nationale appartenant à la XVe Légion (du XVe arrondissement de Paris).
 
Il fut arrêté après la fin de la Commune de Paris le 7 juillet 1871 (les migrants limousins furent particulièrement victimes de la répression, recherchés et arrêtés) et envoyé en détention dans le secteur de Rochefort (Charente-Maritime) dans l’attente d’être jugé. Il fut interné dans le fort Enet entre Fouras et l’île d’Aix. Une ordonnance de non-lieu prise dans le port le 18 janvier 1872, entraîna sa libération après plus de 6 mois d’emprisonnement. Il revint rapidement à Paris reprendre son métier de maçon et se maria le 25 mai 1872 à Issy-les-Moulineaux (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) avec une jeune fille de 17 ans Élisabeth, Émilienne, Clémence Quinet (née à Montrouge le 10 juin 1854) marchande de vins, fille d’un carrier et d’une journalière domiciliés à Issy-les-Moulineaux. Il semble alors s’être installé définitivement à Paris ; le recensement de Crozant de 1872 ne le recense plus aux Écures où vivaient encore ses parents (son père âgé de 64 ans est toujours déclaré maçon) et ses deux frères Louis (cultivateur) et Silvain (maçon) et leurs épouses.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252266, notice DELESCURE Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 14 novembre 2022, dernière modification le 14 novembre 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse et Hauts-de-Seine (état civil et recensements). — Jean-Claude Farcy, La répression judiciaire de la Commune de Paris : des pontons à l’amnistie (1871-1880), base des communards, site internet. — Site internet Annuaire des migrants Maçons de la Creuse.

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