DAMOUR Jean Jacques

Par Daniel Grason

Né le 6 mai 1918 à Pontorson (Manche), mort le 19 janvier 1945 à Neuengamme (Allemagne) ; radio technicien ; membre des Francs-tireurs et partisans.

Jean Damour vivait chez ses parents au 27 rue de la Ferme à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il était titulaire de la première partie du baccalauréat. Il a été arrêté le 20 octobre 1943 lors d’un rendez-vous qu’il avait avec Queré par des inspecteurs des Brigades spéciales des Renseignements généraux.
Fouillé il portait sur lui un certificat de démobilisation au nom de Maurice Blom, portant le cachet du centre démobilisateur de Caussade (Tarn et Garonne), deux carnets annotés, un faux certificat de recensement et un faux certificat de travail à son nom portant le cachet de la mairie de Neuilly-sur-Seine), une lettre signé Lucien et un trousseau de huit clefs.
Lors de la perquisition domiciliaire aucun objet ou document n’a été saisi. Le nom de Jean Damour figurait sur le carnet d’effectif saisi sur Yves Queré. Lors de son interrogatoire les policiers lui firent observer qu’il était membre des FTP, région Paris-Nord et qu’il était connu sous le pseudonyme de "Maximilien".
Il affirma : « Je ne suis pas membre de cette organisation. Ce que j’en ai appris est connu de tout le monde. Je n’ai jamais été membre du Parti communiste, ni d’une organisation clandestine quelconque ».
Les policiers lui firent observer que lors de son interpellation, il était sur les lieux d’un rendez-vous indiqué par Yves Queré dit "Gustave". Il répondit qu’il croyait rencontrer un client occasionnel du centre Radio Électrique Français dont le siège était au 119 boulevard de Grenelle où il travaillait occasionnellement.
Il avait fait la connaissance d’un client occasionnel du centre et écoutait la radio anglaise. L’homme lui demanda s’il était prêt à s’engager davantage, il accepta, fut chargé de la fabrication de faux papiers.
Yves Queré chef du détachement a été interpellé, ce qui entraîna la chute de Jean Damour. Ce dernier avait fabriqué cinq cartes d’identité en blanc. Un autre résistant interpellé confirma les déclarations d’Yves Queré.
Jean Damour nia, les policiers lui présentèrent les objets saisis sur lui, les différentes clefs ouvraient une boutique au 119 boulevard de Grenelle, le verrou de sûreté, la serrure de sûreté de l’appartement de ses parents, ainsi qu’un garage au 26 rue de la Ferme. Ainsi qu’une feuille de démobilisation de Maurice Blom, un ami de Jean Damour.
Il refusa de donner le nom de la personne qui lui avait donné des certificats de travail et de recensement portant la griffe de la mairie de Neuilly-sur-Seine.
Livré aux Autorités allemandes, il a été incarcéré dans le quartier allemand de la prison de Fresnes.
Il était le 7 juillet 1944 dans l’un des compartiments d’un wagon de troisième classe aménagé en cellule. Les soixante-et-un résistants avaient été auparavant détenus à la prison de Fresnes ou du Cherche-Midi. Cette dernière prison était administrée par les allemands.
Tous les prisonniers étaient menottés et surveillés par des allemands du SD. Le convoi passera par Dijon, Strasbourg, puis à la gare de Rothau. Des soldats allemands encadraient les soixante-et-un détenus, ils marchèrent jusqu’au camp de Natzweiller. Tous étaient étiquetés "NN" Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard), ce qui signifiait condamnés à disparaître sans laisser de traces. Cette expression avait été empruntée par Hitler au livret de L’Or du Rhin de Richard Wagner.
Jean Damour sera transféré au camp de concentration de Dachau, puis à Neuengamme où il mourra le 19 janvier 1945 à l’âge de vingt-sept ans.
Son père témoigna le 12 septembre 1945 devant les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de son fils. Il déclara : « À ce jour, mon fils n’est pas rentré d’Allemagne et les services du Ministère des prisonniers, nous ont avisé officieusement que mon fils serait décédé au camp de Neuengamme ».
Il porta plainte « contre les policiers qui ont procédé à l’arrestation de [son] fils. » Il les considérait « comme responsable de sa mort ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252288, notice DAMOUR Jean Jacques par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 novembre 2022, dernière modification le 14 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2 (transmis par Gérard Larue), 77 W 1345-293272. – Livre-Mémorial, FMD Éd. Tirésias, 2004.

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