BLÉRON Ernest, Jean

Par Guillaume Davranche

Né le 29 octobre 1879 à Villars (Creuse) ; maçon, puis scieur de pierre dure ; syndicaliste révolutionnaire et antimilitariste.

Le 6 novembre 1897, Ernest Bléron fut condamné à un mois de prison par le tribunal correctionnel de la Seine pour coups et blessures volontaires.

Le 26 janvier 1898, il signa un engagement volontaire pour cinq ans dans l’armée, et fut incorporé au 4e régiment d’infanterie de marine. Après une campagne en Cochinchine de janvier 1899 à mars 1902, il fut libéré de ses engagements le 26 janvier 1903 avec le certificat de bonne conduite.

En juillet 1904, il vivait à Levallois-Perret.

En 1911, Ernest Bléron fut le délégué du syndicat des scieurs de pierre dure au comité intersyndical du bâtiment de la Seine. Ce comité intersyndical dirigea la grande grève du bâtiment parisien qui dura du 10 au 19 juillet 1911. Durant une « chasse au renard », Bléron fut arrêté et, le 31 juillet, condamné en correctionnelle à six mois de prison pour entrave à la liberté du travail et coups à agents.

L’année suivante, Bléron fut impliqué dans la 2e affaire du Sou du soldat (voir Jean-Louis Thuillier), et comparut les 25 et 26 novembre 1912 devant la cour d’assises de la Seine. Il fut condamné à trois mois de prison et à 100 francs d’amende pour « injures envers l’armée ». Il habitait alors au 26, rue de l’Ouest, à Paris 14e.

Le 15 août 1914, il fut mobilisé au 44e régiment territorial d’infanterie sur décision ministérielle, échappant ainsi à la section d’exclus à laquelle il semblait promis par la loi Berry-Millerand en raison de sa condamnation pour antimilitarisme.

Monté au front fin avril 1915, il en fut évacué pour maladie le 3 août 1916. Il resta mobilisé à l’arrière jusqu’à ce que la commission spéciale de Versailles le réforme n°1 pour tuberculose pulmonaire le 25 juillet 1917. Le 2 avril 1918, on lui attribua une pension de 750 francs et, le 24 octobre 1919, il fut reconnu invalide à 70%.

En juin 1918, alors qu’il n’avait pas payé son loyer parisien depuis la mobilisation, il revint s’installer avec son épouse dans le hameau du Pécher, à Villard (Creuse).

Le 9 février 1920 il fut condamné à trois ans de prison pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252297, notice BLÉRON Ernest, Jean par Guillaume Davranche, version mise en ligne le 14 novembre 2022, dernière modification le 14 novembre 2022.

Par Guillaume Davranche

SOURCES : Arch. Nat. 19940482/8 (dossier Jean-Baptiste Vallet). — Registres matricules de Paris.

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