BONNET Marcel, Claude dit Petit Marcel

Petit Marcel devait son surnom non seulement à sa petite taille mais aussi afin de le différencier de Marcel Guézennec.
Son père se nommait André, Louis Bonnet, il était né le 16 février 1929 dans le 6e arrondissement de Paris, il est mort le 22 décembre 1984 à l’hôpital de Bicêtre. Il fut ajusteur puis fabriquant d’instruments de chirurgie. Sa mère, Jacqueline Bonnet était née Henry le 15 juin 1930 à Vitry-sur-Seine, elle est morte le 15 mai 1979, elle fut comptable. Ils vécurent à Cachan (Val-de-Marne).
Petit Marcel issu d’un milieu populaire classique appartenait, par ailleurs, à une famille de résistants. Son grand père Marcel Bonnet et sa tante Lucienne Bonnet y furent actifs. Il fréquenta l’École Normale d’Auteuil (1964 à 1969) et fut un temps instituteur. C’est là qu’il connut de Jimmy Gladiator. Puis, il devint correcteur au Monde.
En mai 68 où il participa à divers comités. On le voit dans la vidéo « Mai 68 : il y a 25 ans » de Gudie Lawaetz -K7 VHS 190 mn couleur - noir et blanc.
Yves Michel le rencontra en 1978 lors d’un dîner « dissident » au café du Commerce, rue du Commerce à Paris (XVe arr.). Beaucoup faisaient partie du groupe Germinal de la FA. S’y trouvaient Jean Pierre Jacquinot du groupe Jules Durand du Havre, Fredo du futur groupe de l’UA « Ni Dieu, ni Maitre » qui éditera le journal L’Arbre est dans la graine, récemment décédé, Fred Souvare, (décédé en 1995), Dédé, Joël Gochot, Maurice Laisant, Hélios du groupe FA « Les ateliers du soir », Louis Ségéral qui avait très jeune vécu dans un maquis anti nazi, Georges Pioux de Nantes et sa compagne, Louis Simon, mathématicien, décédé deux ans plus tard, sa fille Suzanne. Marcel Bonnet, proche du groupe « Ni Dieu, ni Maitre », entouré de compagnes et de compagnons qu’il connaissait depuis mai 68 y était.
Ce repas était en marge d’un congrès de la FA se tenant à Ris Orangis. De naquit l’Union des Anarchistes (UA), créée à Nevers en 1979 en opposition avec la reconnaissance de la lutte de classe par la FA et son inscription dans ses principes de bases.
Toute sa vie durant, Petit Marcel fut fidèle à l ’Anarchie sans appartenir à aucune organisation C’était un électron libre, haut en couleur, d’une grande culture et bon connaisseur des grands auteurs de l’anarchisme. Il était tout le temps en mouvement, capable disparaître pour vivre des événements et réapparaitre des mois plus tard sans prévenir.
Il vivait de temps à autre dans les squats, notamment le squat de la place de la Réunion entre 1993 et 1995. Il y officiait pour donner des cours aux enfants en les encourageant à sécher l’école bourgeoise. Car Petit Marcel était pour une école socialiste libertaire dans une république sociale, à l’image de la Commune de Paris.
Il se sentit concerné par les enjeux revendicatifs et leurs possibilités de dépassements, il participa activement au mouvement social en lien avec la grande grève de 1995 contre le plan Juppé, à la mobilisation pour le logement (hiver 1997-1998) et surtout il se montra particulièrement actif dans le mouvement des chômeurs (fin 1997 jusqu’au printemps 98).
Il avait gardé cette liberté joyeuse et incisive, prenant volontiers la parole, où qu’il soit ! Qui ne l’a pas vu au Mur des Fédérés lors des anniversaires de la Commune, qu’il ne manquait jamais !
Souvent, il intervenait sur Radio Libertaire, « squattant » (selon son expression) l’émission littéraire d’Elisabeth ou celle de l’Union pacifiste. Sa grande connaissance du mouvement ouvrier et anarchiste en faisait un interlocuteur de choix.
Il y a quelques années, grâce à un héritage, il s’acheta un bateau, Malheureusement, une mauvaise chute lui blessa la jambe qui dut être amputée. Après une énième intervention chirurgicale, qui s’était pourtant bien passée, il mourut le 2 novembre 2020. Il est enterré au nouveau cimetière d’Ivry (Val-de-Marne).