ARAMBIDE Pierre (écrit aussi ARRAMBIDE)

Né le 17 janvier 1808 aux Aldudes (Basses-Pyrénées). Ouvrier serrurier. Républicain, démocrate socialiste, Franc-maçon.

Fils d’un instituteur de village basque, il devint ouvrier serrurier. Il entra en 1843 à l’Arsenal de Toulon (Var). Il avait peut-être travaillé préalablement à l’Arsenal de Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure) ou chez un employeur privé.

En 1842, il s’affilia à la Franc-maçonnerie, à la loge des Vrais amis des Arts de Toulon. Actif, zélé et intelligent, il monta très vite en grade et en dignité. Début 1843, il était premier maître des cérémonies. Mais vers le milieu de cette même année il donna sa démission, sans que les motifs en soient connus. On sait toutefois qu’à la même époque, Arambide était membre de la société de l’Union, et qu’il consacra à cette dernière toute son activité en 1844 (en juin 1845, il devait renouer avec la Maçonnerie en s’adressant non pas à son ancienne loge, mais à la loge Paix et parfaite Union, qui passa sous la Deuxième République pour un « repaire de démagogues »).

Il se lia avec Flora Tristan* à l’occasion du passage de cette dernière à Toulon en 1844 et fut l’un de ceux sur lesquels elle comptait pour mettre en place un cercle de l’Union ouvrière dans cette ville.

En 1845, il paraît bien avoir été celui des meneurs de la grande grève de l’Arsenal que les rapports de police désignaient sous le nom de Ambri ou Lambri. Il n’aurait ainsi échappé à la répression que par suite d’une confusion de noms, à moins que ce ne soit grâce à l’intervention d’une relation influente par le biais de la Franc-maçonnerie.

C’est sans doute parce qu’il était connu pour ses sentiments républicains bien avant la révolution de Février 1848 qu’il fut nommé membre de la Commission municipale le 19 avril 1848, commission à vrai dire plus modérée que celle qui avait été installée en mars. Il en fut éliminé par le régime Cavaignac, en juillet suivant. Voir André M.*

En juin 1849, il fut révoqué de ses fonctions à l’Arsenal sous prétexte qu’il y avait un portrait de Ledru-Rollin dans le magasin dont il avait la charge. Il faut dire que l’on en était à la vague de répression qui suivit l’affaire du 13 juin. Il fut secouru financièrement par ses camarades, mais il reversa à la caisse des ouvriers sans travail les sommes recueillies pour lui par une souscription publique du Démocrate du Var. Il devint alors diffuseur et collecteur d’abonnements pour cette feuille. Son activité lui valut d’ailleurs de souffrir constamment des tracasseries de la gendarmerie.

Il avait été question de le mettre sur la liste démocrate socialiste pour les élections législatives de mai 1849. Sa candidature semble avoir rencontré des oppositions et fut finalement écartée.

Il fut élu conseiller municipal de Toulon en novembre 1849.

Au début de 1851, le naufrage du Démocrate le laissa à nouveau sans travail. Il fut embauché comme comptable à la mine de plomb de Cogolin (Var), au sud des Maures. Contre le coup d’État de décembre 1851 il prit la tête du soulèvement des ouvriers bouchonniers de la région. Sa complète incapacité militaire hâta le désastre des insurgés à Aups. Voir Martin* Il parvint à échapper à la répression et, en 1852, il se trouvait à Londres parmi les proscrits.

Il se réfugia ensuite en Espagne. Le 20 septembre 1854, à Madrid, il signait une tribune de défense des proscrits dans le journal La Nación, avec Xavier Durrieu, Paul Guichenné, Auguste Laborde, Sylvain Delsol, Edmond Le Guevel, Jean Baptiste Laporte, Carrère, Louis Caussanel, Usse, Sylvain Dupuy, Desbarats, et Joseph Séguès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25238, notice ARAMBIDE Pierre (écrit aussi ARRAMBIDE) , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 28 octobre 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Var, IV M 16, IV M 17. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 12 U 2 (avril 1849). — Journal Le Démocrate du Var. — P. Rossi, Mes Souvenirs, 1848, Toulon, 1888. — La Nación, 20 septembre 1854. — Eugène Tenot, La province en décembre 1851, Paris, 1868. — Maurice Agulhon, Une ville ouvrière au temps du socialisme utopique : Toulon de 1815 à 1851, Paris, Mouton, 1970. — Notes de Michel Cordillot et Gauthier Langlois.

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