CORLOUER Charles, Constant, Marie

Par Gabriel Désert, complétée par Jean-Jacques Doré

Né en janvier 1885 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), où il mourut le 2 janvier 1960 ; ajusteur puis chef d’équipe aux ateliers de chemin de fer, domicilié à Canon (aujourd’hui Mézidon-Canon, Calvados) ; syndicaliste et socialiste.

Fils d’un menuisier, Charles Corlouer exerçait le métier d’ajusteur lorsqu’il signa un engagement de trois ans dans une compagnie d’artificiers le 25 janvier 1904 à la mairie de La-Ferté-Alais (Seine, Essonne). Démobilisé le 25 janvier 1907, il entra le 7 septembre suivant à la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest comme ajusteur aux ateliers de Sotteville. Il y commença sa carrière de militant dès 1907, adhéra au groupe socialiste local, puis devint membre du Comité de surveillance de la coopérative la « Solidarité sottevillaise », et fut élu, en 1912, conseiller municipal sur une liste socialiste.

Arrivé à Canon en 1919, il fit preuve d’une grande activité ce qui lui valut d’être qualifié de « militant actif et dévoué, toujours prêt à se donner à la cause commune » (Le Populaire Normand, 11 novembre 1919). Il participa à la création de la section socialiste locale et à la fondation d’une coopérative de consommation. Il fut, de plus, représentant régional de l’Assurance ouvrière contre l’incendie, société gérée par des organisations coopératives et syndicales. Ce dynamisme lui valut d’être élu au conseil municipal, en novembre 1919, dès le premier tour et en seconde position, ce qui fit de lui le premier élu socialiste du Calvados.

Rétrogradé à la suite des grèves de 1920, Corlouer était cependant un militant modéré. Élu secrétaire adjoint de l’Union départementale provisoire (janvier-février 1922) en tant que représentant de la tendance majoritaire, il ne put empêcher la scission. Il s’employa alors à reconstituer un syndicat confédéré des cheminots dont il fut le secrétaire adjoint en 1922.

Membre de la Commission administrative de la Fédération départementale socialiste dès 1919, il fut candidat SFIO aux élections législatives de l’automne. Après la scission, il réussit à réorganiser la section socialiste de Mézidon-Canon, aidé dans cette tâche par sa femme. Ayant quitté Canon pour Sotteville, il démissionna du conseil municipal en octobre 1923. Malgré ce changement de résidence, il fut encore candidat SFIO dans le Calvados, sur la liste d’Unité socialiste et ouvrière, lors des élections législatives de 1924.

Dès son retour à Sotteville, il fut élu secrétaire du groupe socialiste local et rejoignit le syndicat CGT des Cheminots, dirigé alors par Louis Reine. Le 5 mars 1924, les Cheminots confédérés (CGT) et unitaires (CGTU) de Sotteville, au nombre de 1 200, décidèrent la création d’un Comité mixte d’unité de 12 membres, 6 pour chaque organisation, dans le but de "prendre toutes les initiatives susceptibles de hâter la réalisation de l’unité de la classe ouvrière...reprenant dans sa lettre et dans son esprit la Charte d’Amiens". Charles Corlouer était l’un des 6 membres confédérés du Comité qui cessa de se réunir en 1925.

Il avait épousé Marie Biard couturière également militante, originaire d’Ammeville (Calvados) le 12 octobre 1907 à Sotteville, le couple eut un enfant en 1910 et habitait à cette époque 25 rue de Sotteville à Rouen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2525, notice CORLOUER Charles, Constant, Marie par Gabriel Désert, complétée par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 29 décembre 2021, dernière modification le 20 décembre 2021.

Par Gabriel Désert, complétée par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. Calvados, série M, 1599 et 5514. — Le Populaire Normand. — C. Billy et J. Quinette, Le Mouvement ouvrier dans le Calvados, 1884-1922, Mémoire de Maîtrise, Caen, 1971. — M. Simon, Le Mouvement ouvrier dans le Calvados, 1919-1931, Mémoire de Maîtrise, Caen, 1973. — Arch. Dép. Seine-Maritime État civil, Matricule militaire, 2 Z 8500 Syndicats de cheminots. — Le Communiste du Nord-Ouest 30 mars 1924, 22 novembre 1924.

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