LANDAU Bernard

Par Éric Panthou

Né vers les années 1920, ouvrier du caoutchouc à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; syndiqué CGT ; résistant au sein du Mouvement ouvrier français (MOF) ; militant trotskiste sous l’Occupation.

Bernard Landau devint ouvrier dans l’importante usine de caoutchouc Bergougnan à Clermont-Ferrand, sous l’Occupation. En 1943, il rejoignit le Mouvement ouvrier Français (MOF), organisation syndicale clandestine, bien implantée dans le Puy-de-Dôme car Raymond Perrier, ex secrétaire de l’UD, socialiste, en était le principal dirigeant. Dès 1943, Bernard Landau aurait diffusé La Vérité clandestine, journal des trotskistes. Il est avéré qu’au moins en avril 1943, des colis venant de Paris contenaient de nombreux exemplaires de plusieurs numéros de La Vérité, interceptés par la police en gare de Clermont-Ferrand. Un rapport interne constate que Clermont-Ferrand "ne joue pas le moins du monde le rôle d’une direction" et la police fut incapable d’identifier la moindre activité trotskiste dans la ville les années précédentes. Néanmoins, l’enquête nationale permit d’identifier le mathématicien Laurent Schwartz, qui venait de soutenir sa thèse à l’Université de Strasbourg rapatriée à Clermont-Ferrand. Une perquisition avait eu lieu à son domicile à Ceyrat (Puy-de-Dôme) en 1942 où des documents sur le centre américain de secours, à Marseille, avaient été découverts, l’enquête se dirigeant ensuite vers Lucienne Arbos, épouse de Gérard Bloch, militant trotskiste arrêté et condamné à 12 ans de travaux forcés par le tribunal militaire de Lyon pour reconstitution de parti dissous.
Bernard Landau mena aussi une activité syndicale clandestine avec quelques anciens militants cégétistes comme Dieu, ancien secrétaire de la section Bergougnan avant-guerre. Quelques temps avant la Libération, il fut nommé secrétaire adjoint de la section CGT Bergougnan.
Il semble qu’il y ait eu alors d’autres militants emprisonnés pour le même motif à Clermont-Ferrand.
En mars 1946, il rencontra Georges Bardin, alors responsable des jeunesses socialistes à Gerzat (Puy-de-Dôme), avant de rejoindre bientôt le Parti communiste internationaliste (PCI), trotskiste. L’épouse de Bernard Landau aurait été institutrice selon Georges Bardin.
Une Alice Landau fut candidate aux législatives du 10 novembre 1946 en deuxième position sur la liste du PCI à Clermont-Ferrand menée par Gérard Bloch, aux côtés de Auguste Caillot, Henri Coursier, Marcel Anglard, Marcel Chambon et Lucien Renard. Elle avait alors 24 ans, était employée de bureau, et ancienne agent de liaison de la résistance, membre du Comité régional du PCI. Peut-être s’agit-il se son épouse.
Bernard Landau aurait quitté la région vers 1947 ou 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252531, notice LANDAU Bernard par Éric Panthou, version mise en ligne le 26 novembre 2022, dernière modification le 27 novembre 2022.

Par Éric Panthou

SOURCES : Fonds Gérard Bloch, archives du CERMTRI. — Archives Jean-Pierre Peyrard, Clermont-Ferrand, notes suite à rencontre avec Georges Bardin, le 19 juillet 2002. — Le Semeur, 27 octobre 1946. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 81 : Rapport d’enquête menées trotskistes à Clermont-Ferrand, 15 avril 1943.

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