échos d’histoire

La République ensanglantée : sur la révolution en Allemagne et en Autriche

ARTICLE

L’historien Jean-Numa Ducange vient de publier le livre La République ensanglantée, Berlin, Vienne : aux sources du nazisme (Armand Colin, 2022). Cet ouvrage revient sur les révolutions en Allemagne et en Autriche en 1918, qui ont renversé les monarchies et mis en place des Républiques.

Grâce à ces révolutions, des partis issus du mouvement ouvrier accèdent alors aux gouvernements. Des revendications historiques des mouvements socialistes et syndicalistes aboutissent, comme la réduction du temps de travail sans baisse des salaires, et le droit de vote des femmes.

Le Maitron comporte des dictionnaires internationaux, parmi eux l’un est consacré à l’Autriche, un autre à l’Allemagne. Ces volumes papiers ont été numérisés et sont accessibles gratuitement sur le site du Maitron. Des notices biographiques sur de nombreux acteurs du livre de Jean-Numa Ducange peuvent donc être consultées. Citons quelques exemples :

Rosa Luxemburg, la théoricienne marxiste emprisonnée pendant la guerre. Elle est membre de la direction de la Ligue Spartacus, puis participe à la création du Parti communiste d’Allemagne (KPD), avant d’être assassinée le 15 janvier 1919 avec Karl Liebknecht. Ce double assassinat explique la « République ensanglantée » du titre du livre de Jean-Numa Ducange.

Au pouvoir en Allemagne, on retrouve alors les dirigeants du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), comme Friedrich Ebert, Philipp Scheidemann, ou encore Gustav Noske (ce dernier portant la responsabilité politique des meurtres de Luxemburg et Liebknecht).

Le Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne (USPD) avait quitté le pouvoir peu avant, par opposition à l’orientation du SPD. Parmi ses militantes et militants : Ernst Däumig, Hugo Haase et Georg Ledebour.

Par la suite, une tentative révolutionnaire en Bavière fut également réprimée dans le sang, le militant anarchiste Gustav Landauer étant au nombre des tués.

En Autriche, le dirigeant historique de la social-démocratie, Victor Adler, mourut juste après la révolution qu’il avait espéré pendant des décennies. Son fils Friedrich Adler fut libéré de prison et joua par la suite un rôle fondamental dans le socialisme mondial.

Un petit Parti communiste est créé en Autriche, avec des militants comme Josef Strasser, mais il rassemble assez peu de militants, et des militants marxistes comme Max Adler préfèrent rester au sein du parti socialiste.

Vous pouvez retrouver bien d’autres militantes et militants dans le livre de Jean-Numa Ducange, ainsi que dans les dictionnaires Allemagne et Autriche du Maitron. Un militant comme Karl Kautsky est même présent dans les deux !

La République ensanglantée : sur la révolution en Allemagne et en Autriche
Rosa Luxemburg, la théoricienne marxiste assassinée le 15 janvier 1919.
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