ARGOUT Jean-Frédéric (écrit parfois d’ARGOUT Jean-Frédéric ou DARGOUT Jean-Frédéric)

Né vers 1794 à Trèves (Électorat indépendant d’Allemagne) ; compositeur d’imprimerie, typographe ; militant de sociétés républicaines et insurgé de 1848.

Jean-Frédéric Argout semble avoir participé aux luttes dès le début de la monarchie de Juillet et être membre de la Société des Droits de l’Homme et des « Phalanges démocratiques ». A ce titre, demeurant 3 rue de la Planche-Mibray (VIIe arr. ancien, maintenant rue Saint-Martin, IVe), il facilita l’évasion des inculpés d’avril 1834 détenus à Sainte-Pélagie, le 12 juillet 1835. Il fut arrêté, inculpé d’évasion de détenus et bris de prison, incarcéré à La Force le 25 août 1835 et transféré à la Conciergerie le 28 octobre 1835. Nous ne connaissons pas les décisions de justice. Ne s’agit-il pas plutôt de la tentative de faire évader des accusés de Lyon tentée par Argout, Leclerc, marchand, Mme Leclerc, couturière, Mathurin Duval, maçon, Michel-Ange Perrier [Périer*], avocat, qui bénéficièrent d’un verdict de non culpabilité ?
Il fut ensuite membre de la Société des Saisons, demeurant alors 190 rue Saint-Honoré, c’est sur lui qu’on avait trouvé le 16 avril 1837 un placard intitulé Braves ouvriers de Paris qui est un appel à la révolte, ce qui lui valu mandat de dépôt et écrou le 18 avril à La Force, écrou rayé le 9 juin. Il participa également aux journées de mai 1839 à l’issue desquelles il fut inculpé (2e catégorie). Absent au procès de janvier 1840, il bénéficia d’un non-lieu.
Blessé le samedi 25 juin 1848, à 10 heures du matin, rue Saint-Maur-Popincourt (Ve arr. ancien, actuel Xe), et conduit à l’hôpital Saint-Louis tout proche, d’Argout était à peine guéri le 24 juillet lorsqu’il fut condamné à cinq ans de déportation par la quatrième commission militaire. Déporté en Algérie, il se trouvait parmi les prisonniers rassemblés à Brest (Finistère), sur le ponton La Guerrière en 1850. Voir Penaultier de Lorgues*, Pujol*, Tresson*, de Vaivre*. Libéré le 12 août 1854, il fut, à l’expiration de sa peine, maintenu en résidence forcée dans la colonie par l’autorité administrative.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25259, notice ARGOUT Jean-Frédéric (écrit parfois d'ARGOUT Jean-Frédéric ou DARGOUT Jean-Frédéric), version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 18 septembre 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Paris (Seine), Registres d’écrou DY4/28-10764 ; DY4/37-6604. — Arch. PPo., A a/425. — Arch. Dép. du Finistère, série 1 Z/12. — Cour des Pairs, Affaire des 12 et 13 mai 1839. Rapport fait à la Cour par M. Mérilhou, Imprimerie royale, 1839-1840. — Cour des Pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984. CC 747 n° 491. — Paul Chauvet, Les Ouvriers du Livre en France de 1789 à la constitution de la Fédération du Livre, Paris, Éd. Ouvrières, 1956. — Ph. Matthey, Les membres des sociétés secrètes républicaines parisiennes sous la monarchie de Juillet, mémoire de maîtrise sous la direction de Philippe Vigier, Paris X, 1986. — L.-A. Blanqui, Œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Gazette du Palais, 12 novembre 1835, p. 38. — Notes de Jean Risacher, de Georges-Michel Thomas et de Pierre Baudrier.

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