Par André Balent
Né le 10 juin 1921 à Villegly (Aude), mort en action de combat le 8 août 1944 à Trassanel (Aude) ; résistant du maquis « Armagnac » de l’Armée secrète (AS)
Né à Villegly (Aude) , un village viticole au nord-est de Carcassonne (Aude), Antoine Perez vécut à Caunes-Minervois (Aude), un bourg au pied de la Montagne Noire.
En 1944, il gagna le maquis qu’Antoine Armagnac, syndicaliste de la CGT et sympathisant (peut-être adhérent clandestin) communiste de Conques-sur-Orbiel (Aude) avait créé en janvier 1944, dans le cadre de l’AS, à la demande de son chef départemental, Jean Bringer alias « Myriel ». Initialement, Armagnac avait participé à la Résistance avec son beau-frère Félix Roquefort dans le cadre du mouvement Combat, des Mouvements unis de la Résistance, puis de l’Action ouvrière (AO) liée à ces derniers. Leaders ouvriers, populaires dans le Minervois occidental et le Cabardès, ils surent entrainer derrière eux beaucoup de monde, en particulier des jeunes réfractaires au STO des villages de ces deux ces deux petites régions.
Le maquis « Armagnac », du nom de son fondateur et chef centra ses cantonnements dans des villages de la Montagne Noire, Trassanel (Aude) (Voir Agnel Edmond et Labastide-Esparbairenque (Aude). À Trassanel, la grotte, précédemment utilisée par un autre maquis de l’AS qui avait été contraint à la dispersion en avril 1944, semblait un abri sûr. Antoine Armagnac y avait conduit ses hommes harcelés par les Allemands qui traquaient en priorité (mais pas exclusivement dans ce secteur), le Corps franc de la Montagne Noire (Voir Louis Fourcade) un puissant maquis à qui ils avaient déjà porté de rudes coups. Des éléments du CFMN qui avaient été contraints à la dispersion venaient d’ailleurs d’intégrer le maquis Armagnac. Le Carnet de route d’un autre jeune maquisard de Caunes-Minervois, Yves Arnaud, du même âge qu’Antoine Perez, donne une idée de ce que furent les péripéties du maquis Armagnac entre le 17 juillet et la journée fatidique du 8 août.
Antoine Perez mourut au combat le 8 août 1944 à Trassanel (Aude), tué par les Allemands. Il fit partie des maquisards, parmi lesquels le chef du maquis Antoine Armagnac, morts au combat devant la grotte de Trassanel ou capturés puis fusillés à Trassanel le 8 août 1944.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur. Le nom d’Antoine Perez figure sur : le monument aux morts de Caunes-Minervois, le monument érigé à Caunes-Minervois commémorant les trois maquisards de cette commune morts en action de combat ou exécutés en août 1944, le monument commémoratif érigé à Trassanel sur le bord de la RD n° 712 avec les noms des victimes des 22 avril et 8 août 1944.
Par André Balent
SOURCES : Service historique de la Défense (SHD), GR 16 P 466455 ; AC 21 P 128618, cotes non consultées. — Julien Allaux, La 2e Guerre mondiale dans l’Aude, Épinal, Le Sapin d’or, 1986, 254 p. [p. 182-186].— Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour Rediviva, 2006, 617 p. [En particulier, p. 408-412]. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), tome II, Carcassonne, Comité de l’histoire de la Résistance audoise, Carcassonne, 1980, 441 p. [p. 302-305]. — Midi-Libre, édition de Carcassonne, 12 mai 2012. — Sites MemorialGenweb et Mémoire des hommes consultés le 4 décembre 2022.