ALBERTINI Raymond, Marius, Joseph

Par Nicolas Simonpoli

Né le 15 mars 1931 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 29 mars 1995 à Marseille ; cheminot, agent de conduite ; syndicaliste CGT, délégué au comité mixte du Statut au dépôt de Marseille Blancarde ; militant communiste.

Raymond Albertini était le fils de Charles Albertini, cheminot, agent de l’Exploitation au triage de La Seyne-sur-Mer (Var), et de Marcelle Renoux, mère au foyer. La famille comptait quatre enfants : trois fils et une fille. La fratrie fut élevée dans un esprit militant qu’incarnait la figure du père, militant de la CGT et du Parti communiste français.

En novembre 1942, à la suite de l’invasion allemande de la zone libre et du sabordement de la flotte française à Toulon (Var), les conditions d’existence de la famille furent gravement affectées. Le père de Raymond Albertini décida alors de transférer la famille, ainsi que la grand-mère de Raymond, à Izeron, un petit village de l’Isère. Raymond fut inscrit à l’école communale de Pont-en-Royans (Isère) où il obtint son Certificat d’études primaires en juin 1944. La même année, les troupes allemandes décidèrent d’attaquer les groupes résistants du maquis du Vercors. La famille de Raymond fut prise dans les évènements. Elle subit les fouilles des maisons et les patrouilles de l’occupant. Raymond et sa famille, quand ils le purent, aidèrent les maquisards à échapper aux troupes allemandes en leur fournissant notamment des denrées alimentaires.

Au terme de la guerre, la famille rentra à Marseille (Bouches-du-Rhône). En 1946, Raymond Albertini intégra le centre d’apprentissage SNCF de Marseille Saint-Charles. Trois ans plus tard, il obtint son CAP d’ajusteur et intégra les ateliers du dépôt de locomotives de Marseille Blancarde. Après sa période de service national, effectuée entre 1951 et 1952, il travailla comme ouvrier professionnel du Matériel à Marseille Blancarde jusqu’en 1955. Les militants CGT et communistes étaient très nombreux au sein des ateliers et ce fut à leur contact que Raymond Albertini adhéra à la CGT et au PCF. En 1950, aux côtés d’autres cheminots, il participa au groupe de protection du journal La Marseillaise lorsque celui-ci fut menacé en raison de son soutien à l’action des dockers en grève contre la guerre d’Indochine. Raymond participa également aux grandes grèves de 1953.

En 1952, il se maria avec Claire Fourmond. Le couple eut deux enfants.
Au milieu des années 1950, Raymond quitta la filière du Matériel pour celle de la Traction. Après avoir été chauffeur de locomotives à vapeur, il devint conducteur d’autorail en 1956. Il le demeura jusqu’en 1964, année où il accéda au statut de conducteur de route. Puis de 1978 à 1981, il fut conducteur de route principal. En mars 1981, il fit valoir ses droits à la retraite.

En tant qu’agent de conduite, Raymond Albertini prit part au mouvement social de mai 1968. Affecté au dépôt de Marseille Blancarde, il participa à l’animation du piquet de grève mis en place par les cheminots. Celui-ci était organisé en 3 x 8 afin d’assurer en permanence la surveillance de l’établissement et la protection du matériel roulant, face aux intrusions d’individus malveillants. Les engins continuèrent d’être entretenus tout au long de l’occupation du dépôt. Unitaire et victorieuse, la lutte de mai 1968 eut un coût pour les grévistes et leur famille. Le fils de Raymond, Christian Albertini, lui-aussi cheminot et militant CGT, se souvint des soupers frugaux, faits de café et de biscottes, que connut la famille au moment de la grève.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252806, notice ALBERTINI Raymond, Marius, Joseph par Nicolas Simonpoli, version mise en ligne le 15 mai 2023, dernière modification le 14 mai 2023.

Par Nicolas Simonpoli

SOURCES : Archives personnelles de Raymond Albertini. — Témoignage de son fils, Christian Albertini, octobre 2022.

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