GARABEDIAN Félicie, Lucienne [Née Allo Félicie]

Par Nicolas Simonpoli

Née le 5 août 1945 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; cheminote, technicienne de laboratoire ; syndicaliste CGT, membre du GTN Services communs de la Fédération CGT des Cheminots, membre du bureau de l’UFCM-CGT de Marseille, élue du conseil national de l’UFCM-CGT (1982-1996), membre du conseil syndical de la section CGT des cheminots retraités de Marseille (2000-2015).

Félicie Garabédian, au premier plan deuxième personne en partant de la gauche, lors du VIe congrès de l’UFCM-CGT, 1993
Félicie Garabédian, au premier plan deuxième personne en partant de la gauche, lors du VIe congrès de l’UFCM-CGT, 1993
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

Félicie Garabedian était la fille de Louis Allo, camionneur, et de Thérèsa Tassy, mère au foyer. La famille vivait à Marseille (Bouches-du-Rhône) et comptait trois enfants. Félicie, que tout le monde surnommait « Lily », effectua ses études dans la cité phocéenne. En 1964, elle obtint le baccalauréat de sciences expérimentales au lycée de filles Edgar Quinet puis, en 1967, elle obtint un BTS de biochimie au lycée technique Marie Curie. En parallèle de ses études supérieures, et ce depuis 1966, elle travaillait comme laborantine dans un laboratoire médical de Marseille. Elle y demeura jusqu’en 1971.

En mars 1971, Félicie Garabedian fut embauchée comme technicienne au laboratoire médical de la gare Saint-Charles de Marseille (Bouches-du-Rhône). Rattachées au service médical, les laborantines avaient pour mission de recevoir les agents actifs, de réaliser les prises de sang prescrites par les médecins puis d’analyser ces dernières. Le laboratoire de Marseille Saint-Charles était en charge d’analyser tous les examens médicaux des régions SNCF de Marseille (Bouches-du-Rhône) et de Montpellier (Hérault). Son territoire englobait ainsi tous les établissements cheminots de Vintimille (Italie) à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales). Chaque jour, les tubes de prélèvements des cabinets médicaux extérieurs arrivaient par train dans des mallettes réfrigérées. Ils étaient ensuite traités par les personnels du laboratoire. À l’instar d’autres professions d’accompagnement des agents, telles les psychologues ou les conseillères en économie sociale et familiale, les laborantines travaillant pour la SNCF étaient embauchées comme contractuelles. Elles ne pouvaient être admises au cadre permanent des cheminots. Cette différence de traitement avec les autres cheminots fut un enjeu de mobilisation important pour le personnel des laboratoires. Il était d’autant plus important que cette inégalité touchait essentiellement des femmes dans un monde professionnel très masculin.

En 1973, Félicie Garabedian adhéra à la CGT des cheminots. Sensibilisée aux enjeux militants par son entourage familial, elle le fut également par son époux, François Garabedian, cheminot et militant de la CGT. D’emblée, Félicie s’engagea dans la lutte des laborantines pour leur d’admission au cadre permanent. Bien que soutenu par la CGT, ce combat se heurta longtemps aux fins de non-recevoir de la direction SNCF. La situation demeura figée jusqu’en 1981, année où l’arrivée au ministère des Transports de Charles Fiterman, ministre communiste, parvint à infléchir la situation des contractuelles. En quelques mois, laborantines, psychologues et conseillères en économie sociale et familiale furent admises au cadre permanent avec effet rétroactif.

Par-delà les mobilisations en faveur de la reconnaissance des contractuelles, Félicie Garabedian siégea également au groupe technique national des Services communs, à la commission CHSCT de la fédération CGT des cheminots (années 1990) et fut déléguée du personnel maitrise et cadre du service médical. Elle fut aussi élue du CHSCT de son établissement. De même, de 1982 à 1996, elle fut membre du conseil national de l’UFCM-CGT et membre du bureau du syndicat UFCM-CGT de Marseille.

Au cours de son parcours militant, elle participa aux grèves de 1986-1987 et au mouvement social de l’hiver 1995. Celui-ci la marqua profondément. Les personnels du service médical où elle travaillait étaient peu syndiqués, néanmoins elle profita de la grève pour inciter ses collègues laborantines et infirmières à se joindre à la lutte.
Ce ne fut guère apprécié par la direction qui lui interdit, à une reprise, de pénétrer dans le service médical. Félicie n’en continua pas moins de s’engager activement. Chaque matin, elle passait dans les locaux du secteur CGT, alors dirigé par Jean-Marc Coppola, pour connaitre l’avancement du mouvement. Elle se souvint longtemps de la fraternité qui régnait entre les cheminots, notamment lors des assemblées générales où tous purent échanger, discuter, donner leur opinion sur l’action en cours.

En août 2000, Félicie Garabedian fit valoir ses droits à la retraite. Retraitée, elle continua de s’engager. De 2000 à 2015, elle fut notamment membre du conseil syndical de la section CGT des cheminots retraités de Marseille (Bouches-du-Rhône). À compter de 2000, elle s’investit également à l’antenne des cheminots du Secours populaire français.

En mai 1971, elle s’était mariée avec François Garabedian. Le couple eut une fille qui devint cheminote, elle-aussi.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article252809, notice GARABEDIAN Félicie, Lucienne [Née Allo Félicie] par Nicolas Simonpoli, version mise en ligne le 15 mai 2023, dernière modification le 24 septembre 2023.

Par Nicolas Simonpoli

Félicie Garabédian, au premier plan deuxième personne en partant de la gauche, lors du VIe congrès de l'UFCM-CGT, 1993
Félicie Garabédian, au premier plan deuxième personne en partant de la gauche, lors du VIe congrès de l’UFCM-CGT, 1993
[Droits réservés. Coll. IHS-CGT cheminots]

SOURCES : Arch. IHS-CGT Cheminots. — Renseignements fournis par l’intéressée, octobre 2022.

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