ARNAULT Philippe-Auguste

Par Alain Dalançon

Né le 6 nivôse an VI (26 décembre 1797) aux Hameaux (Deux-Sèvres), mort le 27 janvier 1874 à Cloué (Vienne) ; cultivateur puis propriétaire foncier à Sainte-Verge (Deux-Sèvres) ; affilié à la société secrète la Marianne.

Fils d’Ambroise Arnault, cultivateur et agent municipal, et de Magdeleine Beauron, Philippe-Auguste Arnault devint propriétaire foncier à Sainte-Verge, village aux portes de la ville de Thouars (Deux-Sèvres), où la tradition républicaine était bien implantée.

Marié à Séraphine Tavard, née à Sainte Verge, il fut maire de sa commune de 1844 à l’été 1848. Au recensement de 1846, le couple résidant dans le bourg, sans enfant, disposait de quatre domestiques (un homme et trois femmes).

Philippe-Auguste Arnault fut accusé, lors de l’instruction ouverte contre lui après l’émeute du 22 juillet 1856 à Brion (voir Dagot Urbain), d’exaspérer les ouvriers en attribuant l’élévation du prix des céréales aux manœuvres commerciales des ministres. On lui reprochait en outre de faire des collectes pour soutenir les familles des exilés (après le coup d’État de 1851 ?), d’avoir donné l’ordre à Millault de mettre le feu aux récoltes et de vouloir « une autre République qu’une République paisible ».

On fit également état, lors de l’instruction, de propos qu’il avait tenus, en août 1855, après l’émeute d’Angers (voir : Attibert François) « qu’il fallait l’égalité, et qu’on l’aurait, qu’on l’aurait bien sûrement... »
Il fut condamné à un an de prison et 1 000 F d’amende par le tribunal correctionnel de Bressuire, le 13 septembre 1856.

Il partit de Sainte-Verge, pour le département voisin de la Vienne, où il devint propriétaire du domaine de la Mongotière à Cloué, près de Lusignan. Il y décéda en 1874 et sa femme, le 24 décembre 1887.

Furent condamnés en septembre 1856 dans les Deux-Sèvres pour affiliation à la Marianne, classement en fonction de l’importance de la peine :

- 4 ans de prison et 10 ans de privation des droits civiques : Louis Gautron,
Antoine Sigougneault,

- 3 ans de prison et 5 ans de privation des droits civiques : Francois-Jean Deslandes, Joseph Godin, Louis Guillot, Pierre Marchais, François Piault, Pierre Rouger,

- 2 ans de prison : Urbain Dagot, René Guillot, Pierre Millault, Antoine Pauvert, René Piault, Frédéric Robin,

- 15 mois de prison : Louis Billon (Bellion), Louis Billy, François Brémond, Jean-Baptiste Bruneau, François Dallerit, René Lambert, Jean-Joseph Lebrun, Pierre Maye,Joseph Naslis, Louis Prisset, René Prisset, Jean Rouillé, Pierre Sicault, Jean-Alexis Talon, Julien Valmont,

- 1 an de prison : Philippe-Auguste Arnault, Michel Aubry, René Dupuis, Alexandre Jeauselon, Pierre Lunet, Jean Razillard, Jules Volland,

- 6 mois de prison : Jeanne Bontemps, Benjamin Deniau, Jacques Diacre, Jean Dubourg, Pierre Guibert, Jean Hucault, Pierre Pellouard,

- 3 mois de prison : Jean-Jacques Bidault, Auguste Brochain,
Etienne Chapu, Esprit Cocheau, Jean-Louis Deschamps, Henri Legereau, André Prisset, François Ragot, François-Armand Rouillé,

- 2 mois de prison : Jean-Charles Guichard, Vincent Moulière,

- 6 semaines de prison : Marie Bellion, Charles Dubois, Charles Luquel, François Peltier, René Robineau, Jean Sage, Henry Supiau,

- 1 mois de prison : Urbain Bodineau, François Devasles, Augustin Durand, Louis Faulqué, Pierre-François Frappereau, Louis Garsuault, Jean Gaspy, Héloïse Guillot, Jacques Lizambert, Joseph Mary, Toussaint Meriet, Urbain Meunier, Florent Naslis, Pierre Robert-Latreille, Marie Valmont,

- 15 jours de prison : Charbonneau, Jean Charbonneau, André Chevalier, Auguste Maillet,

- indéterminés : Jean Dumay, Jean Lesage, Antoine Sauvert, Jean Sorin, Marie Sorin, Valleran,

Classement par communes :
de Brion, voir Louis Billon ;
de Saint-Martin-de-Sanzay, voir Louis Gautron ;
de Sainte-Verge, voir Antoine Pauvert ;
de Louzy, voir François Deslandes et de Magé (hameau de Louzy), voir Lesage ;
des Hameaux, voir Jean Gaspy et de Thouars, voir Urbain Meunier.

Pour la Marianne de Maine-et-Loire, voir Attibert François.

Pour la Marianne parisienne, voir Ramade Isidore.

La liste des adhérents dans les Deux-Sèvres de la Militante, société secrète républicaine et socialiste, très proche dans ses buts de la Marianne, est donnée, à propos du complot de Niort de 1856, à Arbello Pierre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25291, notice ARNAULT Philippe-Auguste par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 17 février 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat., BB 30/417, P 1411. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, état civil, recensements ; Registre des jugements du tribunal de Bressuire, 1856. — Arch. Dép. Vienne, état civil. — Notes de Jean Maitron.

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