ASTOUIN Louis, Marius

Né vers 1822 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 24 août 1855 à Marseille ; portefaix ; poète ouvrier.

Issu d’une famille modeste, Louis Astouin alla durant quelques années à l’école des frères de la doctrine chrétienne avant de fréquenter quelque mois l’école mutuelle. Portefaix, Louis Astouin était en 1848 syndic de la corporation des portefaix, ayant ainsi acquis une réelle influence sur la population marseillaise. Bien que n’étant pas soutenu par le comité central des républicains de Marseille, il fut choisi comme candidat des démocrates modérés et fut élu, sixième sur dix avec 37 500 voix. Il siégea à gauche et vota généralement avec le parti de Cavaignac. Il faisait partie du cercle de Noailles qui fut dissous le 12 janvier 1850, et dont les membres faisaient, pour la plupart, partie également du cercle de la rue Paradis fondé par Henri Amat*. Astouin siégeait à l’assemblée avec ses vêtements d’ouvrier. Il se montra jusqu’à la fin de la session l’adversaire de la politique de Louis-Napoléon.

Profondément chrétien, il était aussi poète et chantait fièrement son état : « Je suis pauvre ; avant tout, j’aime ma pauvreté... » En 1846, il dédia une émouvante poésie à Flora Tristan, qui venait de disparaître, pour exalter l’Union ouvrière :

« Allons, peuples, debout ! Que l’égoïsme tombe !
Que son orgueil n’ait plus pour trône que la tombe.
Union ! Liberté !
Votre arme, ce n’est pas l’émeute, l’incendie :
C’est la vertu, l’honneur, la raison, l’harmonie,
C’est la fraternité ! »

En 1852, Astouin fut condamné à l’internement par la Commission mixte des Bouches-du-Rhône. Voir Henri Amat*, Camille Marbeau*, Michel Gabriel*

Il mourut en sauvant un enfant qui se noyait dans la Vieux port de Marseille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25335, notice ASTOUIN Louis, Marius , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 21 mai 2017.

ŒUVRE : Éphémérides ou loisirs poétiques, Paris, Dentu 1846. Grd in-8, 276 p.

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/103. — Robert, Bourloton, Cougny, Dictionnaire des Parlementaires, Paris, Borl, 1891. — Notes de E. L. Newman et Michel Cordillot. — Jean Prugnot, Des voix ouvrières, Plein chant, 2016.

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