Par Michel Pigenet, Gauthier Langlois
Né le 14 février 1820 au Châtelet (Cher) ; marié avec plusieurs enfants, charron, proscrit du 2 décembre 1851.
Son nom figure aussi sous les orthographes Auroy ou Aurouer.
Il appartenait à une famille très modeste. Son père Étienne Aurouèt et son oncle Louis Aurouèt étaient journaliers. Son oncle Gabriel Boursiér était potier. Tous les trois étaient analphabètes et ne purent signer l’acte de naissance de Louis.
Il avait été condamné, le 9 janvier 1844, pour délit de chasse et en 1849, à 6 jours de prison pour outrages envers un magistrat. Un arrêt de la cour d’appel de Bourges du 2 avril 1850 porta cette peine à 3 mois de prison.
Il passait pour être un propagandiste socialiste depuis 1848. Soupçonné d’appartenir à la société secrète locale, il échappa aux arrestations du coup d’État du 2 décembre 1851 en se réfugiant à Londres, puis à Jersey. C’est donc sans doute par erreur qu’il figure sur une liste de 40 détenus, parmi lesquels ses compatriotes Charles Blat et Jean Lemoine, partis en train de Bourges vers l’Afrique, le 28 février 1852.
En effet, la commission mixte du Cher l’avait condamné par contumace à la déportation dans un bagne d’Algérie, sur les motifs suivants : « Organisateur et le chef le plus influent de la société du Châtelet. Socialiste forcené, condamné en 1849 à 3 mois de prison pour outrages envers le juge de paix. Très dangereux par suite de l’ascendant qu’il exerce sur l’esprit des ouvriers et des paysans, entretenant de nombreuses correspondances avec Saint-Amand où il a même initié plusieurs affiliés. Conduite privée peu régulière. S’est empressé à l’arrivée des magistrats de prendre la fuite et est, dit-on, en ce moment à Londres auprès de Ledru-Rollin. Décurion. »
Après s’être soumis au régime impérial il obtint, par décret du chef de l’État du 2 février 1853, une remise de peine et put revenir dans le Berry.
Il fut à nouveau inquiété en 1858. On lui reprochait d’avoir diffusé, à Saint-Janvrin (Cher), le 6 janvier, de fausses nouvelles sur de prochains changements politiques.
Par Michel Pigenet, Gauthier Langlois
SOURCE : Archives départementales du Cher, 31 U 597 ; Acte de naissance. — Arch. Nat., BB30/399. — Le Journal du Cher, 2 mars 1852. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Aurouet, dit Charrette - Louis », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.