AUSSENAC Eugène, Jean, Antoine

En 1850, Aussenac avait été un des condamnés du « complot » d’Oran, où il était avocat. Comme membre d’une société secrète, comme notable d’une association illicite, et comme conjuré, le tribunal de première instance d’Oran, jugeant au criminel, lui avait infligé cinq ans de détention. La Cour d’Alger réformait ce jugement le 22 février 1851, et, tout en admettant l’existence du complot et de la société secrète, avait réduit la peine à dix-huit mois, et à une privation des droits civiques durant trois ans, après la fin de la détention. Il fut incarcéré à Belle-Île-en-Mer (Morbihan) le 28 juillet 1851.
Aussenac avait pu rentrer à Castres le 1er juillet 1852. En 1854, il avait pu être réinscrit au barreau de la ville.
A cause de ses antécédents politiques, il fut arrêté le 25 février 1858, après l’attentat d’Orsini. Le préfet disait de lui : « Intelligent, audacieux, habile, il est l’ami du parti démagogique dans l’arrondissement de Castres, qu’il dirige par ses conseils et défend au besoin par la parole. Il a été le rédacteur de la profession de foi du sieur Nauzières, candidat républicain pour l’arrondissement de Castres, aux dernières élections législatives. »
Malgré ses dénégations et l’absence de toute ombre de preuve, il était accusé de préparer la révolution politique et la subversion sociale. Le 15 mars, il était frappé d’internement en Algérie. Lors de l’amnistie du 15 août 1859, il habitait Tlemcem avec sa famille qui avait obtenu l’autorisation de le rejoindre. Voir Nauzières*.