AUVENNE Dominique

Ouvrier tailleur bruxellois, Dominique Auvenne vécut à Paris vers 1840.
En 1847-1848, il était membre de l’Association démocratique à Bruxelles. A ce titre il fut parmi les accusés de l’affaire « Risquons-Tout » en 1848. Acquitté, il partit l’année suivante en France où il fut l’organisateur d’une sorte de phalanstère mi-agricole, mi-industriel à « Chenoie (Seine-et-Oise) » — vraisemblablement Chenoise (Seine-et-Marne). Le 20 décembre 1849, il écrivit à un militant belge, N. Coulon qui avait fondé avec lui l’Association fraternelle des ouvriers tailleurs à Bruxelles : « Nous avons ici environ une lieue carrée de terres appartenant à deux propriétaires phalanstériens qui ont déjà fait plusieurs essais d’associations qui n’ont pas réussi faute de travailleurs consciencieux. Je suis heureux de te dire que je suis ici avec des camarades qui ont du cŒur à l’ouvrage. Souvent nous nous levons avant le jour et nous nous rendons aux champs travailler chacun dans notre métier. La cordonnerie est en pleine activité. Je commence à avoir trop de besogne pour ma femme et pour moi et j’espère bientôt pouvoir m’adjoindre un ou deux autres ouvriers tailleurs. Il y a près de nous deux autres établissements et nous espérons fusionner bientôt. L’un est un phalanstère bâti depuis longtemps ; il y a une ferme en pleine culture et des bâtiments immenses avec des ateliers pour toutes professions. L’autre est la colonie. Son bâtiment peut loger une soixantaine de familles. Il fut bâti, il y a deux ans par des socialistes qui y ont dépensé une cinquantaine de mille francs. »
Dominique Auvenne aurait émigré aux États-Unis. Voir Jacques Imbert*.