BALLANCHE Pierre, Simon

Par Jean-Jacques Goblot

Né le 4 août 1776 à Lyon (Rhône), mort le 12 juin 1847 à Paris. Maître imprimeur, écrivain, membre de l’Académie française. Proche du saint-simonisme.

Fils du maître imprimeur Hugues-Jean Ballanche (1748-1816), dit aussi Ballanche Père,qui s’était établi à Lyon, Pierre-Simon Ballanche s’est associé avec son père pour diriger de 1802 à 1811-1812 au moins l’imprimerie "Ballanche (père) et fils". L’imprimerie imprimait alors beaucoup de journaux locaux.
Pierre-Simon Ballanche obtint son brevet d’imprimeur en 1811 puis de libraire en 1813. Au décès de son père en 1816, il reprit l’imprimerie familiale, mais en réalité il abandonna le monde du commerce et de l’industrie : en 1814, il avait vendu l’imprimerie à Mathieu-Placide Rusand, puis cèda en 1820, son brevet d’imprimeur au gendre de Rusand. La raison sociale "Ballanche" semble pourtant se poursuivre jusqu’à 1824 au moins.
Dès 1813, Pierre-Simon Ballanche avait embrassé alors une carrière d’érudit, publiciste, essayiste et philosophe. Il fréquentait Chateaubriand et de Mme de Staël. Il s’intéressa à l’archéologie et l’histoire de Lyon. On le retrouve engagé dans au moins trois sociétés savantes : il a été membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon de 1803 à 1847, membre fondateur de la Société chrétienne en 1804 et membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon de 1808 à 1820. Il échoua trois fois à l’Académie française avant d’y être élu en 1842.
Ses travaux portèrent aussi sur les questions sociales. Selon Sainte-Beuve, la lecture de ses Essais de Palingénésie sociale (1827-1829) exerça une influence importante sur l’orientation religieuse que prit alors l’école saint-simonienne. Par la suite cette influence se fit sentir aussi chez les militants ouvriers tels que Louis Gabriel Gauny*. En 1832, la pensée de Ballanche faisait la matière des cours de philosophie que le graveur Fugère* organisait à l’intention de ses ouvriers ; le 31 août de la même année, il exposa lui-même devant cet auditoire ses conceptions fondées sur « le dogme chrétien de la déchéance et de la réhabilitation » et eut le sentiment d’être bien mieux compris qu’il ne l’aurait été à l’Académie française. Tout indique donc qu’après 1830, le « plébéïanisme » de Ballanche incluait une véritable sympathie pour la cause de la classe ouvrière. Il semble par ailleurs que Ballanche, tout comme Fugère, faisait preuve d’une grande ouverture d’esprit, car d’après Just Muiron*, « Ballanche et Nodier* sont fort assidus aux leçons sur Le Nouveau Monde Industriel (de Fourier*) que le graveur Fugère donne à ses pairs. » En 1834, il accorda son patronage à la Revue du progrès social de Jules Lechevallier* et, à propos des événements de Lyon, la même année, il évoquait « la force morale qui émigre du camp de la bourgeoisie dans le camp de la classe qui vient après ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25628, notice BALLANCHE Pierre, Simon par Jean-Jacques Goblot, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 13 mai 2016.

Par Jean-Jacques Goblot

ŒUVRE :
Essai sur les institutions sociales dans leur rapport avec les idées nouvelles, Paris : impr. de P. Didot, l’aîné, 1818, 420 p. - Essais de Palingénésie sociale, Paris, 1827-1829. — La Ville des expiations, Lyon, Presses Universitaires, 1981.

SOURCES : Notice autorité de la BnF. - Martine François, notice pour
L’Annuaire de la France savante XVIIe-XXe, CTHS [en ligne]. - Sainte-Beuve, Portraits contemporains, tome II, Paris, Calmann-Lévy, 1889. — Louis, Gabriel Gauny, Le philosophe plébéien, textes réunis par J. Rancière, Paris, La Découverte, 1983. — G. Navet, « De l’Aventin à la Croix-Rousse. Pierre Simon Ballanche et le héros plébéien », (contient des lettres de Ballanche à Mme Récamier et Mme de Hautefeuille) le Cahier du Collège international de philosophie, n° 5, avril 1988. — Lettre inédite de Just Muiron à Clarisse Vigoureux, septembre 1832, Bibliothèque municipale de Besançon. — Notes de J.-C. Dubos

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