BARRIER Marguerite, François

Né le 20 janvier 1813 à Saint-Paul-en-Jarez (Loire). Chirurgien et médecin-chef de l’Hôtel-Dieu de Lyon (Rhône), professeur à la Faculté de médecine, fouriériste et militant du mouvement coopératif.

Il suivit les cours de l’École de Médecine de Paris et fut reçu docteur en 1840. Peu après il se fixa à Lyon (Rhône) et fut désigné en 1843 comme chirurgien major à l’Hôtel-Dieu. Acquis à la doctrine en 1844, chez ce phalanstérien lyonnais. — Voir Derrion Michel* — l’utopisme de son maître Fourier était singulièrement amendé par le raisonnement et par la connaissance de la physiologie et des lois de la biologie. En 1846, dans le journal de Reynier, L’Avenir, il entreprit toute une campagne d’articles en faveur de la fondation de crèches et il créa une association dans ce but.
Sous le Second Empire, son tempérament, ses désillusions, ses réflexions le rapprocheront des bourgeois idéalistes ou simplement opposés au régime par nécessité politique. Il avait, d’ailleurs, à cette époque perdu la confiance de la classe ouvrière comme le prouve le nombre insignifiant de voix qu’il obtint aux élections législatives de 1863. Il en était de même de tous les anciens fouriéristes qui, pourtant, avant la révolution de Février, avaient exercé une grande influence sur le prolétariat lyonnais.
Malgré cela, Barrier sera de ceux qui mettront en branle le mouvement coopératif. En 1856, il fonda à Lyon une société de crédit, dite Société de capitalisation, avec d’autres phalanstériens au nombre d’une cinquantaine, qui payaient une cotisation de 5 F par mois. En 1864, la Société possédait un actif de 11 000 F. Elle apporta son concours à d’autres entreprises fouriéristes comme la Société de Beauregard à Vienne, le Ménage sociétaire de Condé-sur-Vègre, la Librairie des Sciences sociales, Noirot et Cie, de Paris dont Barrier était d’ailleurs le président.
En 1864, il était membre de la société coopérative qui assurait à Paris la publication du journal mensuel : L’Association. Bulletin des coopératives françaises et étrangères. Lorsque, de Londres, Ledru-Rollin* y envoya des articles où il attaquait le fouriérisme, c’est Barrier qui lui répondit au nom de l’école phalanstérienne. En 1865-1866, il s’occupait à nouveau de l’enfance déshéritée et patronnait, à Lyon, les Villas d’Enfants. Il fonda alors la Société protectrice de l’Enfance, dont le but était de créer des colonies maternelles.
En 1868, dans L’Association domestique, annuaire de la coopération, il étudia l’expérience de Rochdale et reconnut que les Équitables Pionniers avaient les premiers « commencé la révolution économique dont ils avaient trouvé la vraie formule ». La même année, il fut de ceux qui lancèrent La Réforme, journal politique et social, organe de la coopération, paraissant à Paris et où se rencontraient républicains et socialistes des différentes écoles, membres de l’Internationale, etc.
Barrier était également administrateur de l’Union agricole du Sig, entreprise de colonisation phalanstérienne en Algérie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25852, notice BARRIER Marguerite, François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

ŒUVRE : Collaboration à L’Avenir, journal paraissant à Lyon (1846), à L’Association, bulletin des coopératives..., aux Almanachs de la Coopération (1867 et années suiv.). — Analogie de l’Homme et de l’Humanité. — Considérations sur l’établissement des crèches. — Examen et réfutation du discours de M. Massol sur les réformes sociales. — Sociologie philosophique. — Nouvelle exposition de la doctrine sociétaire, 2 vol.

SOURCES : J. Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, tome I. Paris, Fédération Nationale des coopératives de consommation, 1924. — F. Rude, « Les fouriéristes lyonnais et la colonisation de l’Algérie », Cahiers d’Histoire, 1956, T. I. — Notes de J.-C. Dubos.

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