BARTHÉLEMY Antoine, Auguste

Barthélémy était le fils d’un fonctionnaire de l’Enregistrement. Il fit ses études au collège Sainte-Barbe, entra dans une imprimerie comme ouvrier et s’établit plus tard à son compte. Il réussit ce que Jacques Vingtras ne réussit pas dans le roman de Jules Vallès, Le Bachelier. En 1829, un héritage lui permit en outre de se retirer de la vie active et de mener la vie de propriétaire-foncier et de rentier du sol à Bailleau-l’Evêque (Eure-et-Loir).
Leader de l’opposition libérale de la localité, il fut nommé maire dès le lendemain de la révolution de Juillet, élu en qualité de candidat de l’opposition de gauche conseiller général en 1836, mais battu à Chartres (Eure-et-Loir) aux élections législatives par le candidat de Guizot, en 1846, sur un programme très voisin du programme de Ledru-Rollin*.
Il prit sa part de la campagne des banquets pour la réforme électorale et parlementaire. Commissaire provisoire de la République en Eure-et-Loir, en mars 1848, il fut élu le mois suivant, par le département, représentant du peuple à l’Assemblée constituante.
Il y vota le plus souvent avec les républicains modérés. On peut le situer parmi les républicains assagis de l’Assemblée. Mais son républicanisme et ses sentiments démocratiques prirent leur couleur véritable à l’Assemblée législative, où il siégea aussi, très près de la Montagne. Il combattit en paroles ou dans ses votes l’ensemble des mesures proposées par la droite, en particulier la loi du 31 mai 1850 qui retirait le droit de suffrage à un très grand nombre de travailleurs des villes et des campagnes.
Barthélemy, qui avait voté, le 7 mai 1849, l’amnistie pour les transportés de Juin 1848, n’abandonna pas la politique démocratique après le coup d’État de 1851. Candidat de l’opposition démocratique à Chartres, il fut battu par le candidat officiel le 29 février 1852 et le 22 juin 1857 ; lors de cette seconde consultation électorale, contre le vicomte Reille, bonapartiste, il recueillit les voix démocratiques, environ 25 % des suffrages exprimés.