COULANGE Louis

Par Jacques Omnès

Né le 5 décembre 1889 à Laval (Mayenne) ; ajusteur aux chemins de fer de l’État à Laval ; secrétaire de l’UD-CGT de la Mayenne de 1926 à la guerre ; militant socialiste SFIO ; exclu de la CGT en 1945.

C’est vraisemblablement au congrès du 13 juin 1926 que Louis Coulange succéda à François Acambon* au secrétariat de l’UD-CGT de la Mayenne.
La même année il fut également secrétaire adjoint du syndicat CGT des cheminots de Laval (120 membres) — voir aussi Louis Heulot.
Aux élections municipales du 5 mai 1929 il fut candidat à Laval avec d’autres membres de la SFIO sur la « liste de concentration républicaine » opposée à la municipalité sortante. La profession de foi déclarait notamment :
« Nous sommes tous unis dans un même sentiment d’amour pour la République, pour la République démocratique, seule forme de gouvernement qui offre des garanties pour l’accomplissement des réformes sociales que nous souhaitons voir réaliser dans le calme, sans violences, grâce au bon ordre dans la Nation. Nous voulons que la paix règne entre les peuples et entre les citoyens. C’est pourquoi nous combattons la réaction et le communisme. »
Le 5 février 1933, avec six autres délégués, il représenta la section de Laval au congrès de la Fédération socialiste de la Mayenne.
Ses rapports avec les militants communistes et les syndicalistes « unitaires » (de la CGTU) furent souvent tendus.
Ainsi, le 12 février 1934, il prétexta un déraillement au Genest pour ne pas être personnellement présent à la tribune du meeting unitaire antifasciste qui réunissait le Parti socialiste, le Parti communiste, la CGT, la CGTU, la Ligue des Droits de l’Homme et la Ligue des Combattants de la Paix. L’UD-CGT ne fut d’ailleurs pas partie prenante dans le comité antifasciste qui vit le jour peu de temps après cette manifestation. Il fallut attendre le meeting « contre la réaction, le cléricalisme et pour la défense de l’école laïque », organisé conjointement le 16 décembre 1934 par les syndicats confédéré et unitaire de l’enseignement, pour que Coulange accepte de s’asseoir à la même tribune que le secrétaire de l’Union unitaire, Louis Dufrenoy.
L’unité d’action se renforça par la suite entre les deux UD, notamment au cours des luttes contre les décrets-lois en 1935.
Mais au cours des grèves de mai-juin 1936 le préfet eut tout lieu de se féliciter de l’attitude de Louis Coulange ; dans un rapport aux ministères de l’Intérieur et du Travail en date du 16 juin sur les grèves — peu nombreuses — en Mayenne, il écrivait :
« Je tiens à signaler le concours que j’ai trouvé pendant ces tractations auprès du secrétaire départemental de la CGT M. Coulange. Possédant une forte influence sur les ouvriers, entretenant avec le patronat des relations correctes, le représentant local de la CGT montrant une juste compréhension de la situation a simplifié ma tâche au maximum. »
Quelques mois auparavant, au cours du congrès de réorganisation tenu à Laval le 19 janvier dans la perspective de la réunification syndicale (42 délégués, 22 syndicats représentés), Coulange avait été réélu secrétaire de l’UD-CGT réunifiée, avec pour secrétaire adjoint l’ex-unitaire Gaston Magot*.
Le 17 décembre 1939, au cours d’une réunion du comité général de l’UD, il fut élu secrétaire du bureau provisoire de l’Union, dont les militants communistes avaient été éliminés, suite aux condamnations portées par la commission administrative départementale le 25 septembre et le 28 octobre contre le Pacte germano-soviétique et l’invasion de la Pologne.
En raison de son activité au sein des comités sociaux de Vichy, L. Coulange fut sanctionné (mise à la retraite et exclusion de la CGT) malgré les témoignages de plusieurs personnes qu’il avait aidé à échapper au STO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2588, notice COULANGE Louis par Jacques Omnès, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 décembre 2011.

Par Jacques Omnès

SOURCES : Arch. Dép. Mayenne, 1 W 2880, 2893 et 3 M 2495. — Le Peuple, 18 juin 1926. — L’Effort Social, 28 janvier 1933. — Le Travailleur Unitaire, avril 1934. — La Voix du Peuple, janvier 1936. — La Voix Syndicale, mars 1940. — Les Nouvelles Mayennaises, 2 et 9 septembre 1945. — Manuscrit de Gaston Magot confié par Madame Magot.

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