BARTHÈS François, dit France

Barthès exerçait son métier dans son village natal, il était marié et père de deux enfants en 1852. Le 9 juin 1825, il avait été condamné par le tribunal de Castres (Tarn) à un mois de prison, ce qui lui valut, pour ce péché de jeunesse, une durable réputation de violence auprès de l’administration. Le préfet du Tarn en faisait encore état en 1852, le disant un « homme très dangereux », qui « s’occupe activement de propagande socialiste », et qui, membre de la société secrète de Labastide, « recrute en promettant le partage des propriétés ».
C’est en raison de ces antécédents, plus que d’une action véritable contre le coup d’État, que la Commission mixte du Tarn le condamna à la transportation à Cayenne, le 3 mars 1852.
Barthès déposa un recours en grâce le 4 juillet 1853. Il fut rejeté, en partie sans doute à cause des appréciations du maire de Labastide, consulté sur son opportunité : « Ces deux individus, disait-il, ont tenu de pair peu avant la révolution de 1848 jusques aux événements de décembre 1851 une conduite abominable sous tous les rapports [...] Les honnêtes gens de notre commune frémiraient en voyant ces figures qui voulaient attenter à leur vie et à leurs propriétés ».
Toutefois, le 6 août 1854, la transportation à Cayenne fut commuée en internement dans la Manche. Il s’évada vers l’Angleterre, puis passa en Espagne. De retour en France en 1869, il mourut l’année suivante.
Le second « individu » visé par le préfet était Ambroise Scoevola*. Voir aussi Crozès Jean*, Planques Eugène*