BASTIEN Jean, Charles

Né vers 1794 (ou 1798 ?) à Frouard (Meurthe) ; brocanteur colporteur ; membre de sociétés secrètes et républicaines.

Bastien fut membre de sociétés secrètes ou républicaines probablement dès la Restauration et combattant de la révolution de Juillet, ce qui lui valut d’être décoré par le gouvernement de Louis-Philippe. Il eut ensuite des difficultés pour avoir mis en vente des portraits de la dynastie déchue, parmi lesquels aussi, dit-il pour sa défense, celui du nouveau roi, en tant que prince du sang. Il fut en outre compromis dans l’affaire de l’insurrection de 1834, pour avoir été mêlé à la construction d’une barricade au cloître Saint-Merry. Demeurant rue des Arcis (VIe ou VIIe arr., maintenant rue Saint-Martin, IVe), il fut arrêté le 13 avril 1834. Il avait choisi comme défenseur Auguste Blanqui, ce qui lui fut refusé, puis obtint la présence de l’avocat Routier. Il fut condamné par la Cour des Pairs le 22 janvier 1836 à trois ans d’emprisonnement et à cinq années de surveillance. Il fut incarcéré à Sainte-Pélagie en 1835 et dans le quartier politique de la maison centrale de Clairvaux en 1837 d’où il sortit après l’amnistie du 8 mai 1837.
Une question se pose à propos de Bastien : son passage apparent du républicanisme à la propagande légitimiste (carliste), qui peut s’expliquer très simplement par les nécessités de son métier qui étaient de vendre au peuple ce qu’il désirait acheter, et donc de profiter des regains de légitimisme dans le peuple, après les désillusions causées par les débuts de la monarchie de Juillet. Cette variation sert trop bien, d’autre part, la contre-propagande de la monarchie de Juillet, orchestrée sur le thème : républicanisme égale carlisme, et vice-versa, pour qu’on n’éprouve pas un certain malaise devant le personnage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25918, notice BASTIEN Jean, Charles , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. P.Po, A a/422. — Cour des Pairs, Affaire du mois d’avril 1834. Rapport fait à la Cour des Pairs par M. Girod (de l’Ain), Imprimerie royale, Paris, 1834-1836. — Tableau synoptique des accusés d’avril jugés par la cour des pairs, établi par Marc Caussidière, Lyon imprimerie de Boursy fils, 1837, Arch. Nat. BB 30/294, Bibl. Nat. in-4° Lb 51/24984 — Cour des Pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1983. CC 594 d 1 n° 65. — J.-C. Vimont, La prison politique en France. Genèse d’un mode d’incarcération spécifique, XVIIIe - XXe siècles, Paris, Anthropos, 1993. — Notes de J. Risacher, R. Shapira, J-C Vimont.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable