BATILLAT Jean, Sizoï

Par A. Jeannet

Né le 5 juillet 1815 à Mâcon (Saône-et-Loire), mort le 17 janvier 1880 à Mâcon (Saône-et-Loire). Pharmacien à Mâcon. Républicain ardent. Montagnard. Franc-maçon.

Officier de la garde nationale, Sizoï Batillat était membre du bureau de l’Association électorale démocratique fondée à Mâcon le 12 mars 1848 et l’un des animateurs du club montagnard de Mâcon. Il publia des articles dans L’Union Républicaine et tenu des propos au Club du Manège, à Mâcon, faisant référence à J.-J. Rousseau. Inculpé pour cela à la cour d’assises de Saône-et-Loire, il s’était défendu en s’écriant : « Il serait singulier que je ne puisse pas répéter aujourd’hui ce qui s’écrivait et s’imprimait avec autorisation sous Louis XV ! » Il fut acquitté par le jury. Il était secrétaire du Club de la Barre, déclaré le 21 mars 1849.
Les 13 et 15 juin 1849 au club de Mâcon. avec François Fontaine*, ils tinrent des discours enflammés qui furent l’objet immédiat de poursuites. Ils se réfugièrent aussitôt à Genève, où il était présent en juillet 1849, avant de se constituer prisonnier et Sizoï Batillat comparut devant la cour d’assises de Dijon (Côte-d’Or), parce que la cour de cassation se méfiait de l’état d’esprit de la Saône-et-Loire. Il fut condamné le 3 décembre 1849 à 4 ans de prison et 2 000 F et le 6 décembre 1849 à 1 an et 500 F d’amende. Il fut emprisonné d’abord à Clairvaux, d’où il écrivit, notamment à Sinaï-Combet le 19 août 1850, puis il fut transféré à Belle-Île-en-Mer (Morbihan) le 4 octobre 1850. Sa peine prit fin de le 3 décembre 1854 et il fut libéré le lendemain.
Sizoï Batillat revint à Mâcon où il succéda à son père, un pharmacien renommé. Il fut condamné à l’exil par la Commission mixte de Saône-et-Loire, le 24 janvier 1852. Revenu en France sous le second Empire, il lança un appel dans le Courrier de Saône-et-Loire pour fonder à Chalon un nouveau journal nettement et résolument démocratique.
En 1870, il présida la commission départementale qui s’employa à ramener le calme en Saône-et-Loire lors du changement de régime. En 1878, il fut élu au conseil d’arrondissement.
Jean, Sizoï Batillat appartint à la loge maçonnique de Mâcon (Grand Orient) Les Arts Réunis dont il fut apprenti le 26 décembre 1869, compagnon et maître le 4 juin 1870, Chevalier rose-croix puis chevalier kadosh au Parfait Silence de Lyon (Rhône). Il fut encore orateur de la loge de 1871 à 1873 puis de 1878 à 1880.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25930, notice BATILLAT Jean, Sizoï par A. Jeannet, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 25 avril 2018.

Par A. Jeannet

SOURCES : Arch. Nat., BB 18/1474 A. — Arch. Dép. de Saône-et-Loire, série M. — Arch. Dép. Côte-d’Or, 20 M 149. — Arch. Dép. du Morbihan, série Y, écrou 7. — Arch. Mun. Mâcon. — Journal de Saône-et-Loire, 31 octobre, 8 décembre et 12 décembre 1849. — La Révolution de 1848, 3 septembre 1851. — M. Vuilleumier, « Trois lettres inédites d’Ernest Cœurderoy », International Review of Social History, vol. XI (1966), Part 2. — J.-Y. Mollier, Dans les bagnes de Napoléon III. Mémoires de C. F. Gambon, Centre des Correspondances du XIXe siècle, Paris IV-Sorbonne, PUF, 1983. — A. Jeannet, La Seconde République en Saône-et-Loire, Cahier n°1, Images de Saône-et-Loire, Mâcon, 1984. — Notes de P. Lévêque, J.-Y. Mollier, M. Vuilleumier.

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