BÉRANGER Charles

Né le 26 septembre 1798, mort le 11 février 1860. Responsable saint-simonien et opposant très actif à la monarchie de Juillet.

Ouvrier horloger à Reims (Marne). Il séjourna certainement à Paris à plusieurs reprises en 1831-1832, car il joua un rôle important dans la religion saint-simonienne. Il eut en particulier des fonctions à la direction du Globe. Une de ses adresses était, 21, rue du Pont-aux-Choux (VIIIe arr., maintenant IIIe), et il fit partie en 1832 des Apôtres de Ménilmontant. Le Globe du 3 février 1831 publia de lui une « Pétition d’un prolétaire à la Chambre des députés », qui est une espèce de manifeste commun au « degré des ouvriers ». La « Pétition », qui expose très clairement dans les termes de l’école ce qu’est la condition prolétarienne et ce qu’elle devrait être, fut assez remarquée dans le journal quotidien des saint-simoniens pour être rapidement imprimée par eux en brochure. Béranger demandait que les prolétaires puissent « chaque jour donner un certain temps à la culture, au développement de leur intelligence [...], acquérir des connaissances au moyen desquelles le travail deviendrait plus productif et moins pénible » (cité par Édouard Dolléans, Histoire du Mouvement ouvrier, tome I, p. 71). Il semble qu’il ait collaboré en 1832 à plusieurs périodiques de moindre diffusion, dont Le Bon Sens (un journal ouvrier de Paris), Le Journal des Pyrénées, et L’Écho du Peuple (Poitiers).

Revenu, ou définitivement installé à Reims, Béranger collabora alors pendant plusieurs années à l’organe de l’opposition constitutionnelle à la monarchie de Juillet dans la Marne, L’Industriel de la Champagne, accueillant les idées de réorganisation sociale plus volontiers que les hardiesses politiques. Le titre de cette feuille avait de quoi intéresser un saint-simonien. Elle publia en tout cas des articles de Béranger, qu’il a ensuite réunis en plaquette, et où il dénonçait la collusion des autorités, du patronat et du clergé rémois. Voir Bayle Alphonse*, Jossin*.

De retour à Paris à l’automne 1848, il participa avec de nombreux anciens saint-simoniens (Charles Duveyrier, rédacteur en chef, Jules Vinçard, Enfantin, Jourdan, Amail, etc) au journal quotidien intitulé Le Crédit, qui parut durant une année.

En 1855, Enfantin plaça son fils comme commis dans les chemins de fer de l’Ouest.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26235, notice BÉRANGER Charles, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 16 février 2015.

ŒUVRE : Ch. Béranger fut l’auteur d’un grand nombre de feuilles volantes de propagande saint-simonienne, dont on trouvera une liste non exhaustive in Anton Gerits, Additions and Corrections to Jean Walch, Bibliographie du Saint-Simonisme, Amsterdam 1986, p. 9-10. L’Agitation catholique à Reims, Reims, 1846 (Cet in-8° de 103 pages ne se trouve pas à la Bibl. Nat.).

SOURCES : Bibl. de l’Arsenal, Fonds Enfantin. — Arch. Dép. Marne, série M. — Jules Vinçard, Mémoires épisodiques d’un vieux chansonnier saint-simonien, Paris, Dentu, 1848, p. 263. —S. Charléty, Histoire du saint-simonisme, 2e éd., Paris, 1931. — Notes de M. Cordillot et Ph. Régnier.

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