BERJEAU Jean, Philibert

Par Notice revue et complétée par Michel Cordillot

Né 29 novembre 1809 à Ballon (Sarthe), mort le 8 novembre 1891 à Londres ; franc-maçon, organisateur à Londres, de la Société fraternelle des démocrates-socialistes français ; l’un des dirigeants du comité de vigilance antimonarchiste fondé à Londres en 1873.

Fils d’un garde-champêtre, il fit des études à Château-Gontier (Mayenne), puis devint clerc de notaire à Paris.

Ancien rédacteur et codirecteur de La Vraie République (1848-1849) de Théophile Thoré, Jean Philibert Berjeau avait, dans une brochure rédigée en 1849, dénoncé « les calomnies de la presse réactionnaire sur l’insurrection de juin ». Réfugié en Angleterre en 1850, il tint la chronique de politique internationale de La Voix du proscrit de Ledru-Rollin et Charles Ribeyrolles.

Après le coup d’État du 2 décembre 1851 il se rapprocha des proscrits réfugiés à Jersey où, selon Rémi Gossez, il a séjourné. En 1852, il fut associé à la tentative de fondation de l’Union socialiste à l’initiative de d’Étienne Cabet, Louis Blanc et Pierre Leroux. Il collaborait au journal L’Homme édité par Charles Ribeyrolles où il signa, 20 juin 1855, un article soutenant les grèves ouvrières en France.

Franc-maçon, Berjeau fut avec Louis Boura et quelques autres exilés à l’origine de la Société fraternelle des démocrates-socialistes français, une société d’entraide peut-être d’origine maçonnique. Il venait en effet d’être élu Vénérable de la loge des « Sectateurs de Menès », dont le secrétaire Geneste* figurait également au nombre des membres-fondateurs (de même que les maçons suivants : Baille*, Jean-Marie Ballaguy). (Voir aussi Dubois*, Deleau*, Carette* et Gustave Ratier).

En 1853, il se rendit à Paris au nez et à la barbe de la police pour reconstituer un « Temple mystique » clandestin. Durant les années 1860 Berjeau, devenu expert en xylographie, éditait une revue pour bibliophile qu’il illustrait de gravures sur bois. En 1865, après la scission qui divisa la maçonnerie des proscrits en deux obédiences, Berjeau tint de nouveau le premier maillet de la loge des « Gymnosophistes ». En 1866, il fit savoir par circulaire que l’ « Ordre Maçonnique Oriental » se mettait en sommeil.

En 1873, il fut un des dirigeants du Comité de vigilance antimonarchiste fondé à Londres par un groupe de francs-maçons et de profanes, pour intervenir en France au cas où la situation se dégraderait du fait de la répression menée par l’Ordre moral. En 1875, il était l’un des rédacteurs du journal Le Courrier de l’Europe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26293, notice BERJEAU Jean, Philibert par Notice revue et complétée par Michel Cordillot, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 29 octobre 2020.

Par Notice revue et complétée par Michel Cordillot

SOURCES : BnF, Notice autorité. — Rémi Gossez, « La proscription et les origines de l’Internationale. 1. Le “ Comité international permanent ” », 1848-Revue des révolutions contemporaines, n° 189, décembre 1951, p. 97-115. — André Combes, « Des Origines du Rite de Memphis à la Grande Loge des Philadelphes, 1838-1870 », Chroniques d’histoire maçonnique, n°34, 1985. — André Combes, « Les Philadelphes et autres loges de Communards... ", Chroniques d’histoire maçonnique n° 35, 1985. — Note de Gauthier Langlois.

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