BERTEAULT (parfois BERTHAULT) Ad

Ouvrier entré à l’atelier au début de la monarchie de Juillet. « Fils de pauvre et père de pauvre », Ad. Berteault vint à Lyon avec Jules Leroux* après avoir appartenu à la Communauté de Boussac, et décida de s’y fixer. Arrêté pour son action de propagandiste socialiste, jugé en 1844 en tant que membre de la Charbonnerie réformée, il fut rapidement relÎché. Il rejoignit alors les rangs d’une société de propagande communiste icarienne. Profondément croyant, il se mit en contact avec les jésuites et les milieux ecclésiastiques et exécuta pour eux divers travaux de sculpture.
En 1848, Ad. Berteault participa à la fondation, à Lyon, de La République. Organe des intérêts du Peuple, dont treize numéros parurent, entre le 1er et le 31 mars. Il fit encore paraître début 1849 un opuscule d’inspiration démocrate-socialiste dédié à Greppo et intitulé Le Livre des pauvres. Dans cet ouvrage transparaissaient des influences néo-robespierristes, religieuses et fouriéristes. Il y exaltait le « principe de la Solidarité » appelé à trouver son application dans « l’Association ».
Membre des droits de l’Homme lyonnais, il participa aux préparatifs des sociétés secrètes et à l’insurrection du 15 juin 1849 à la Croix-Rousse. Poursuivi et menacé d’arrestation, il dut fuir à Genève. Il s’y convertit au méthodisme et vécut dans une grande misère avec sa famille. Voir Charavay Gabriel* et Charavay Jean*, Chardonnet Jean-Claude*
L’action de Berteault a été fort sévèrement jugée par le communiste Joseph Benoît.