Né le 23 janvier 1810 à Charolles (Saône-et-Loire), mort le 18 avril 1843 à Chaillot (Seine), ouvrier, employé et journaliste socialiste.
Fils d’un charpentier, Louis Berthaud fut successivement vitrier ambulant en campagne, puis petit commis chez un homme de loi lyonnais. Il commençait en même temps à écrire des poèmes, où il défendait les travailleurs, exprimait les déceptions des démocrates après l’établissement de la monarchie de Juillet, et faisait ses débuts dans le journalisme. Les poursuites dont furent l’objet les journaux d’opposition à Lyon après l’insurrection de novembre 1831 (il comparut devant les assises du Rhône pour offenses à la personne du roi, le 25 mars 1833) le décidèrent à tenter sa chance à Paris en compagnie d’un ami, un Savoyard obligé de quitter son pays, Jean-Pierre Veyrat. Tous deux arrivèrent dans la capitale à la fin de 1833. Ils n’eurent guère plus de succès, et les lois sur la presse leur valurent de sérieux déboires. Veyrat regagna son pays en 1838, et Berthaud, ayant connu d’innombrables déceptions littéraires après la ruine de ses espérances politiques, mourut misérablement chez son frère, établi charpentier près de Paris.
En 1842, dans Le Charivari, il fit le rapprochement entre Simon Deutz et Judas.
ŒUVRE : Ses poèmes sont dispersés dans de nombreux journaux : La Glaneuse, Asmodée (1831), L’Écho de la fabrique, et L’Homme rouge, satire hebdomadaire, publiée par Berthaud à Lyon puis à Paris (1833-1834). On lui doit aussi, dans la collection Les Français peints par eux-mêmes, une étude documentée des métiers les plus décriés de la capitale ; dans le Nouveau tableau de Paris au XIXe siècle, un chapitre sur les halles et marchés.
SOURCES : Fernand Rude, Le Mouvement ouvrier à Lyon de 1827 à 1832, Paris, Domat-Montchréstien, 1944. — S. Charléty, Histoire de Lyon, Lyon, 1903. — Jean-Claude Caron, Simon Deutz, un Judas romantique, 01350 Ceyzérieu, Champ Vallon, 2019, p.157.