BETEILLE Jean-Jacques

Né le 19 mars 1822 à Mazamet (Tarn), mort le 6 septembre 1882 à Paris ; instituteur primaire à Albi ; démocrate socialiste.

Jean-Jacques Beteille était fils de cloutier. Sorti de l’École normale de Toulouse, il dirigea, vraisemblablement à partir de 1848 l’école primaire supérieure annexée au collège d’Albi. Professeur de mathématiques, très estimé au point de vue professionnel, il avait « des opinions républicaines très avancées ». Dans un rapport du 10 avril 1850, le recteur demandait son changement car, en juillet 1849, il avait « proposé à plusieurs instituteurs de l’aider à répandre, dans les campagnes, une brochure socialiste dont il se vantait d’être l’auteur ». Il était très lié, selon un rapport du préfet du 15 janvier 1852, « avec le chef du parti rouge d’Albi, et avec son gendre, rédacteur de L’Union républicaine ».
Au lendemain de la prise d’assaut de la mairie de Mazamet (4 décembre 1851), il fut inculpé pour avoir « écrit d’Albi à Mazamet le 4 décembre dernier une lettre recueillie par l’autorité. Dans cette lettre, adressée au sieur Debesse (?), gravement compromis dans les troubles qui ont eu lieu dans cette ville, Beteille pousse et excite les démocrates de Mazamet à l’insurrection et leur donne de fausses nouvelles sur la situation à Albi ».
Homme d’énergie et de décision, Beteille prit la fuite et passa en Espagne. La Commission mixte ne put le condamner que par contumace à la déportation en Algérie (Algérie plus).
Autorisé le 18 janvier 1855 à rentrer en France pour se marier, Beteille se fixa à Marseille, en attendant qu’il fût statué sur son sort, et exerça divers métiers : ingénieur des chemins de fer, employé de commerce et de banque. Le 31 mars 1855, sa peine fut commuée en surveillance. Amnistié le 16 août 1859, il s’installa dans l’Ariège et demanda, le 15 janvier 1864, à être réintégré dans l’instruction publique, ce qu’il obtint. Lors de la crise de 1877, il fit imprimer une brochure, L’instituteur primaire sous l’Empire et sous la République, et invita ses collègues à voter pour les Trois cent soixante-trois. Il termina sa carrière comme inspecteur primaire à Paris.
Voir Barthès Jean, Bordes Eugène, Debesse Jean-Baptiste, Fontès Pierre-Auguste, Puech Jean-Antoine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26503, notice BETEILLE Jean-Jacques , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat. F17-2483 ; F17-20167. — Arch. Dép. Tarn, IV M 2/43 et 53. — Arch. Dép. Tarn IV M2/38 ; M2/40. — Note de R. Cazals.

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