Né le 24 janvier 1795 à Caen, mort le 2 juillet 1835 à Rouen. Artisan bijoutier et chansonnier.
D’origine modeste, Ambroise Bétourné avait été pris par la conscription à la fin de l’Empire et incorporé dans une de ces unités de la Garde auxquelles leur titre impressionnant tenait souvent lieu d’instruction militaire, voire d’armement. À la paix, il devint ouvrier bijoutier dans une fabrique de bijoux d’acier et composa pendant ses loisirs des romances, dont certaines sur des musiques de Paer et de Spontini. On trouve dans ses couplets, demeurés dispersés pour la plupart, des allusions aux modes littéraires du temps, comme dans Le Vieux Barde, ou aux questions politiques, comme dans Le Klephte, directement inspiré par le courant de sympathie en faveur des insurgés grecs. Son action dans les milieux ouvriers n’a laissé aucune trace, mais sa situation professionnelle n’était pas inconnue des cénacles littéraires qui devaient par la suite faire une place aux auteurs de poèmes ou de romances d’une inspiration plus directement liée aux questions sociales. Les conditions dans lesquelles il parvint à la notoriété dans le monde des lettres ouvrirent la voie aux ouvriers poètes de la fin de la monarchie de Juillet.
ŒUVRE : Délassements poétiques, Élégies, Fables, Romances, Paris, Castel de Courval, 1825, in-12, 204 pages.
SOURCES : État-civil de Rouen. — Arch. Dép. Calvados, série M.