BEUQUE Louise, Aimée.

Par Jean-Claude Dubos

Née le 30 mai 1788 à Besançon, morte en septembre 1871 à Paris. Commissionnaire en soierie, puis libraire. Fouriériste.

Fille d’un négociant bisontin, Antoine Beuque et de Marguerite Boy, sœur ou nièce du chirurgien Adrien, Simon Boy, auteur de l’hymne « Veillons au Salut de l’Empire », Aimée Beuque, amie de jeunesse et sans doute camarade de pension de Clarisse Vigoureux*, la suivit dans le fouriérisme et, écrit dans ses Mémoires Clarisse Coignet*, nièce de Clarisse Vigoureux, « la dépassa même en exaltation ». Installée en 1830 à Lyon (Rhône) avec son frère Félix (Charles, Claude, Joseph, Félix, né le 11 juin 1791 à Besançon) comme commissionnaire en soierie, elle prit une part active à la constitution et aux activités du groupe fouriériste lyonnais, notamment au projet d’organisation d’un phalanstère en Algérie (1845). « Singuliers négociants, poursuit Clarisse Coignet, qui s’occupent beaucoup plus de propagande fouriériste que de la hausse ou de la baisse de la marchandise ». Mais c’est à tort que dans ses Mémoires, Juliette Adam* (citée par Émile Lehouck, Vie de Charles Fourier, p. 102, n.) écrivit que c’est à Lyon (Rhône) qu’Aimée Beuque a connu Charles Fourier*, dont elle fit la connaissance à Besançon, chez Clarisse Vigoureux en 1828.
Brouillée avec sa belle-sœur qui « par opposition s’est jetée dans un catholicisme outré » (Clarisse Coignet), Aimée Beuque quitta Lyon pour Paris où elle prit la direction de la librairie phalanstérienne. En 1869, c’est elle qui prit l’initiative de la souscription qui devait permettre à Victor et Julie Considerant — qui l’appelait affectueusement « tante Beuque » —, de rentrer en France de leur exil américain.
Récupérée après sa mort par Clarisse Coignet et Victor Considerant*, la correspondance d’Aimée Beuque avec Clarisse Vigoureux et les Considerant est actuellement partagée — comme l’ensemble des Archives de l’École sociétaire — entre les Archives nationales (série 10 AS 36), la bibliothèque de l’École Normale Supérieure et la Bibliothèque municipale de Besançon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26515, notice BEUQUE Louise, Aimée. par Jean-Claude Dubos, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Jean-Claude Dubos

SOURCES : Clarisse Coignet, Mémoires, Lausanne 1899-1903. — Juliette Adam, Mémoires, tomes II, III, V et VII, — F. Rude, « Les fouriéristes lyonnais et la colonisation de l’Algérie », Cahiers d’Histoire, 1956, T. I — J.-C. Dubos, Les parentés académiques des premiers socialistes comtois, in Procès-verbaux et mémoires de l’Académie de Besançon, vol. 190, 1992-1993, n° 46-47.

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