BEYER Philippe, Eugène

Né à Strasbourg, le 8 février 1817, il vivait encore en 1888. Artiste peintre (ou ouvrier peintre selon P. Rhaye), Philippe Beyer avait un frère avocat à Strasbourg et capitaine de la garde nationale. L’un et l’autre avaient été, en 1848, en rapports étroits avec les insurgés du Palatinat allemand.
En 1849, Philippe Beyer fut candidat aux élections législatives dans le Bas-Rhin. La police signalait qu’il était alors dans la misère, criblé de dettes, et qu’il faisait de la propagande dans les brasseries fréquentées par les ouvriers. Le 4 mai, il participa à une réunion organisée à Wissembourg ; le 6, il présida un banquet démocrate-socialiste à Bischwiller. Le 13 mai 1849, il fut élu sur la liste démocrate-socialiste, en 8e position, par 35 009 suffrages. Selon P. Rhaye, c’était, lors de son élection, « un républicain de la veille, qui s’était fait remarquer avant la révolution de Février par son influence sur les classes ouvrières et l’énergie de ses sentiments socialistes ». Il siégea sur les bancs de la Montagne. Il appuya Ledru-Rollin lors de son interpellation du 11 juin ; dans la nuit du 12 au 13 juin, il signa l’appel aux armes au bureau de Démocratie pacifique, avec Considerant* et Félix Pyat* ; le 13, il se trouvait au Conservatoire des Arts et Métiers. Il tenta de soulever les gardes nationaux du poste des Bains Saint-Sauveur, pour délivrer les députés bloqués au Conservatoire. Réfugié en Suisse, il fut condamné par contumace à la déportation. D’après E. Cœurderoy, il fit un voyage en Italie après 1851 et, plus tard, frappé d’hémiplégie, demanda sa grÎce.
Il revint en Alsace, mais la quitta lors du traité de Francfort (10 mai 1871). Installé à Paris, il finit sa vie en dehors de la politique militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26524, notice BEYER Philippe, Eugène, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Dép. Bas-Rhin, 3 M 74. — Pascal Rhaye, Les Condamnés de Versailles, Paris, 1850, p. 51. — E. Cœurderoy, Jours d’exil, œuvres, Paris, Stock, 1910-1911. — A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1889, Paris, Borl, 1891. — Notes de R. Skoutelsky et M. Vuilleumier.

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