« Ouvrier enrichi et possesseur d’une fortune considérable », qu’il avait gagnée comme entrepreneur, Bittard s’était retiré à La Charité-sur-Loire (Nièvre). Il avait le geste large avec ses anciens camarades de travail et était populaire parmi eux. « Socialiste », sous la Seconde République, il exerçait son action surtout dans le Cher, autour de La Guerche-sur-l’Aubois, qui était peut-être son pays d’origine. Jugé par la Commission mixte du Cher après le coup d’État du 2 décembre 1851, il fut condamné à l’internement. Dans la Nièvre, il était seulement inscrit sur une liste d’hommes appartenant aux sociétés secrètes et que l’on n’avait pas arrêtés. À la fin de l’été 1853, il était de nouveau à La Charité, mais il était « repentant », ne s’occupait plus de politique, et, selon l’expression du sous-préfet de Cosne-sur-Loire, dans une lettre au préfet de la Nièvre du 10 septembre, « sa fortune représente sans doute un garant de sa conduite ».
SOURCE : Arch. Dép. Nièvre, 1852, Police générale, Jugements des conseils de guerre.