Par Christine Planté
Née le 30 novembre 1830 à Paris, 10e arrondissement, morte le 21 février 1897 ; femme de lettres.
Malvina Blanchecotte assista à la révolution de 1848 à Paris aux côtés de son père. Avant 1850, Malvina Souville épousa Blanchecotte, teneur de livres. Entrée en relation avec Lamartine et Béranger, elle fréquenta le salon de Louise Colet et connut Leconte de Lisle. Son premier recueil de poèmes, Rêves et réalités. Poésies, fut bien accueilli, en particulier par Sainte-Beuve, et couronné par l’Académie française, lui valant un envoi de mille francs de la part de l’Empereur. Il fut réédité l’année suivante avec un poème d’hommage de Lamartine, L’Ouvrière. Elle a collaboré à des journaux et revues (Le Constitutionnel, la Revue de France) et, abandonnant son métier d’ouvrière, vécut en donnant des leçons. Elle fut en contact avec Eugène Scribe pour une recommandation en 1860. Malvina Blanchecotte publia des volumes de poèmes et de fragments : Nouvelles poésies, Impressions d’une femme, pensées sentiments portraits. Son mari, devenu fou par suite d’un accident, dut être placé dans un asile (grÎce semble-t-il à la protection de George Sand, qui usa de son influence auprès de l’entourage impérial, et à celle de Sainte-Beuve). Son fils serait entré à l’École polytechnique. En 1870, pendant le siège, elle adressa des vers patriotiques à Victor Hugo et en 1871, quoiqu’hostile à la Commune, elle resta à Paris, ce qui lui a permis de publier l’année suivante un des premiers témoignages sur cette période à partir des notes prises alors : Tablettes d’une femme pendant la Commune. En dépit de sa peur du chaos et d’un catholicisme affirmé, elle s’y montrait plutôt modérée dans sa condamnation politique des Communards, et y insistait sur l’importance de la question sociale et de l’éducation, affirmant sa foi dans la vocation pacifique des femmes. Adolphine Blanchecotte fut reçue le 2 juin 1874 membre de la Société des gens de Lettres. En 1875, elle a publié Les militantes, volume de poèmes dédicacé à Sully Prudhomme, et Le long de la vie, nouvelles impressions d’une femme. A la fin de sa vie, elle a préfacé quelques livres et signé une brève biographie d’Olivier Goldsmith.
Par Christine Planté
ŒUVRE : Rêves et réalités Poésies, par Mme B., ouvrière et poète, Paris Ledoyen, 1855,, rééd. Paris, Ledoyen, 1856, in 18, 220 p. — Nouvelles poésies, Paris, Perrotin, 1861 — Impressions d’une femme, pensées sentiments portraits, Paris, Didier, 1868. — A Victor Hugo, P., Imp dee Gravade, 1870 — Tablettes d’une femme pendant la Commune, Paris, Didier, 1872 — Les militantes, Paris, Didier, 1875. — Le long de la vie, nouvelles impressions d’une femme, Paris, Didier, 1875. — Olivier Goldsmith, Paris, Impr. de Bécus et Pyot, 1882.
SOURCE : Arch. de Saint-Point, Lettres à Lamartine. — Sainte-Beuve, article dans l’Athénaeum français du 22 décembre 1855, repris dans Causeries du Lundi, tome XV. — Lamartine, Oeuvres poétiques complètes, Gallimard, la Pléiade, p. 1784. — George Sand, Correspondance générale, publiée par Georges Lubin, Paris, Garnier, 1964 sq., tomes XVI et XX ; tome XXV, Paris, Garnier-Bordas, 1991, p. 995, Lettre du 29 novembre [18]60. — Charles Coligny, « Les Muses françaises », Revue fantaisiste, 1er mars 1961 — Édith Thomas, les « Pétroleuses » Paris, Gallimard, 1963, p. 74. — Edgar Pich, Lecomte de Lisle et sa création poétique. Poèmes antiques et poèmes barbares, 1852-1874. — Micheline Bood et Serge Grand, L’indomptable Louise Colet, Paris, Pierre Horay, 1986. — Christine Planté, « Malvina Blanchecotte, Tablettes d’une femme pendant la Commune. Le récit impossible », Écrire la Commune. Témoignages, récits et romans (1871-1931), Tusson, Du Lérot, éditeur, 1994. — Malvina Blanchecotte, Tablettes d’une femme pendant la Commune, éd. par Christine Planté, Tusson, Du Lérot, éditeur, 1994.