BOITEL Léon [BOITEL Léonard dit {Léon}]

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

Né le 6 octobre juin 1806 à Rives-de-Giers (Rhône), mort le 2 août 1855 à Irigny (Rhône), libraire-imprimeur lyonnais.

Fils de Simon Pierre Boitel, pharmacien installé à Lyon depuis 1815 et de Louise Détours, Léon Boitel, fut imprimeur à Lyon. Après des études de pharmacie à Paris et un internat à l’Hôpital Saint-Louis, à la suite de sa rencontre avec la poétesse Marceline Desbordes-Valmore, il choisit de devenir écrivain.
Le succès n’étant pas au rendez-vous, il devint imprimeur et libraire, c’est-à-dire éditeur. En 1833, il racheta l’imprimerie de Claire-Joséphine Pelgrin, 36, quai Saint-Antoine à Lyon, et obtint le transfert à son profit des brevets d’imprimeur et de libraire de cette dernière.
Son rôle dans la vie intellectuelle et culturelle lyonnaise était important. Il fonda plusieurs journaux, en particulier La Glaneuse en 1831 et la Revue du Lyonnais en 1835. Il est considéré comme l’introducteur du livre romantique à Lyon, avec son édition illustrée Lyon ancien et moderne (gravures à l’eau-forte et des vignettes sur bois) parue en 1838 et 1843.
Il fut membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon de 1837 à sa mort et avait fondé en 1841 la Société des Intelligences ou des Bonnets de coton.
Plusieurs faits mettent en avant un engagement également plus politique. Il était chrétien et franc-maçon. La Glaneuse avait une position républicaine, soutenant l’insurrection de 1831. Le 13 janvier 1833, L’Echo de la Fabrique, le bihebdomadaire des Canuts, informait ses lecteurs de son élection à la commission exécutive de l’Association pour la liberté de la presse, lors de son renouvellement à scrutin secret. « Les membres associés qui ont obtenu la majorité des voix, sont : MM. Lortet, J. Seguin, Vidalin, Baune, Rivière cadet, C. Bertholon, Léon Boitel, Sivoux (Claudius), Martin (Antide) ; M. Lortet a été nommé président de la commission. Ont été ensuite nommés : M. Baune, vice-président. M. Sivoux, caissier. M. Boitel et Martin, secrétaires. Les patriotes qui ne font pas encore partie de l’association, peuvent se faire inscrire aux bureaux du Précurseur, de la Glaneuse et de l’Echo de la fabrique, ou chez les membres de la commission exécutive ». La Glaneuse, imprimée par Boitel, informa ses lecteurs, le 16 mai 1833, que l’ensemble des procès qui lui avait été intenté seraient réunis dans une brochure et mis à la disposition du public. Le 9 juin 1833, Boitel tenta avec plusieurs intellectuels lyonnais de relancer un lieu d’échange et de débats Le Caveau lyonnais. Le 11 décembre 1833, Léon Boitel prenait le contrôle de la rédaction et la propriété du Papillon. Le 15 mars 1834, Léon Boitel, prévenu de publication républicaine comparut devant la cour d’assises, fut acquitté. Mais le gérant de la Glaneuse était condamné par défaut et quatorze fabricants mutuellistes étaient renvoyés devant la police correctionnelle, sur la prévention de coalition. Après les journées d’avril, une procédure fut commencée contre Le Précurseur, et un mandat d’arrêt lancé contre MM. Pétetin, rédacteur en chef, Amédée de Roussillac, gérant, et Léon Boitel, imprimeur du journal. Boitel bénéficia d’un non-lieu. Enfin, une société commerciale créée par les chefs d’ateliers et les ouvriers de la ville de Lyon et de ses faubourgs, enregistrée le 14 octobre 1834, fut une tentative d’organisation coopérative. Une brochure imprimée sortait de l’imprimerie Léon Boitel, avec cette annotation : « le présent acte a été soumis à M. le maire et à M. le préfet. Ces magistrats ne l’ont pas visé, parce que l’association qu’il concerne n’est pas de celles qui, d’après la loi nouvelle, sont assujetties à l’autorisation du gouvernement ; ils ne se sont point opposés à ce qu’il fut livré à l’impression. »
En 1850, Léon Boitel abandonna le métier de libraire et d’imprimeur, laissant son brevet de libraire à Guiffet et celui d’imprimeur à Aimé Vingtrinier. Il devint inspecteur de la navigation du Rhône.
Il est l’auteur de nombreux textes, poème, pièces de théâtre et chansons.
Il avait épousé Louise Koch.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article26912, notice BOITEL Léon [BOITEL Léonard dit {Léon}] par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 18 avril 2016.

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. nat. F18 2053 B. - Bibliothèque municipale de Dijon Fonds Delmasse. - Bibliothèque municipale de Lyon cote 5715, papiers Charnier, cote Rude 376, f°306. - L’Annuaire de la France savante XVIIe-XXe, CTHS [en ligne]. - L’Echo de la Fabrique [en ligne]. - Marius Audin. Somme typpographique. Lyon : Musée de l’Imprimerie [en ligne]. - Cour des pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Arch. nationales, 1983, CC 572 d 5 n° 294. - Marianne Duflot. « Léonard Boitel ». L’écrit à l’épreuve des médias : du Moyen âge à l’ère électronique / études réunies par Greta Komur-Thilloy et Anne Réach-Ngô. Classiques Garnier, 2012, p. 185-202. – Jean-Baptiste Monfalcon. La Révolte des canuts.Toulouse : Eché, 1979.
Oeuvres choisies : Une Aventure lyonnaise, ou le Mari à deux femmes, vaudeville en 1 acte... (Suivi de quelques pièces de vers, par M. Léon Boitel.) (Lyon, théâtre des Célestins, 4 avril 1826.). Lyon : Targe, 1826, In-18, 68 p. - Mon Recueil, chansons, romances et poésies diverses, par Léon Boitel. Lyon : A. Baron , 1830, In-12, 111 p. - La Chapelle des Pénitents de la Miséricorde, depuis sa fondation jusqu’à sa démolition, par Léon Boitel, Lyon : impr. de L. Boitel , 1837, In-8° , 48 p. – Lyon ancien et moderne, par les collaborateurs de la "Revue du Lyonnais", sous la direction de Léon Boitel, avec des gravures à l’eau-forte et des vignettes sur bois, par H. Leymarie, Lyon : L. Boitel , 1838-1843, 2 vol. gr. in-8° , pl. et fig. - Léon Boitel. Chants de la famille et de l’atelier, composés à quatre et à trois voix, pour ses élèves des écoles élémentaires... Paris [et al.] : chez tous les marchands de musique , 1842, In-8°, 56 p. - Feuilles mortes, poésies par Léon Boitel. Nouvelle édition. Lyon : L. Boitel , 1852, In-8° , 132 p.

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