BORDAGE Pierre

Né le 25 avril 1811 à Cheviré-le-Rouge (Maine-et-Loire) ; cordonnier ; socialiste ; organisateur et chef de la Marianne à Tours (Indre-et-Loire).

Inculpé à Tours en 1853 pour distribution de pamphlets. Il comparut de nouveau, avec une cinquantaine de personnes, devant les assises d’Indre-et-Loire, du 10 au 15 mars 1854, pour affiliation à la Marianne, distribution d’écrits séditieux, complicité dans la fabrication et la détention d’armes.

Il était né le 25 avril 1811 à Cheviré-le-Rouge (Maine-et-Loire) et exerçait à Tours la profession de cordonnier. Le procès de mars 1854 fut très souvent nommé par les papiers administratifs procès Bordage. C’était un socialiste ardent, ancien membre de la Société fraternelle universelle, un très zélé propagandiste. Le commissaire de police le dépeignait comme un « homme excessivement dangereux en ce que, manquant d’instruction, il est doué d’un caractère astucieux, entreprenant et ambitieux ». Organisateur de la Marianne tourangelle, il avait rapporté de Paris, en 1852, des bulletins de souscription révolutionnaire, une trentaine de brochures clandestines sur le Deux Décembre, et d’autres intitulées Trois Maréchaux. Il dirigea ensuite la section de correspondance de la Marianne de Tours et, ainsi, régla les rapports avec les sociétés sœurs des départements de même qu’avec les sociétés révolutionnaires parisiennes. Il constitua aussi le comité de surveillance avec Alix*, Boisgontier*, Melon*, Thourel* et Villemot*. Il aurait été élu chef de la société secrète et affirmé qu’il ne voulait pas de bourgeois parmi ses membres. Il fut arrêté le 2 septembre 1853. La police, en perquisitionnant, découvrit chez lui une paire de pistolets, un livret de la Société fraternelle universelle et divers papiers. Déclaré chef de la société et reconnu coupable des crimes ou délits énoncés plus haut, il fut condamné le 15 mars 1854 à quatre ans de prison, 500 F d’amende, deux ans de surveillance et vingt ans de privation des droits civiques. Il fut incarcéré le 10 octobre 1854 à Belle-Île-en-Mer (Morbihan), transféré en 1856 à Brest puis à Cayenne où il fut détenu pendant dix ans par mesure de sûreté générale. Il s’évada le 14 septembre 1856, peu après son arrivée en Guyane. Voir également Alix François*, Azans*, Boisgontier Auguste*, Brédif Jean*, Feurger Louis*, Martel François*, Martinet Jules*, Melon*, Thourel Pascal*, Villemot Jean-Baptiste*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27077, notice BORDAGE Pierre , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 février 2020.

SOURCES : Arch. Dép. Indre-et-Loire, série M. et série 1 U, Procès de la Marianne de mars 1854. — Arch. Dép. Morbihan, série Y, écrou 527. — Archives Nationales d’Outre-Mer, Base de données des dossiers individuels de condamnés au bagne, Pierre Bordage — Notes de Valentine Dumas.

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