BORDES Eugène

Né le 8 mars 1818 à Mazamet (Tarn), mort à Cayenne (Guyane) antérieurement à 1859, démocrate socialiste du Tarn.

Commis-négociant à Mazamet, célibataire et fils unique d’une veuve aisée, il se ruina dans une faillite. « Démagogue furieux depuis 1848 », Eugène Bordes était considéré comme un des chefs de la société secrète de Mazamet et comme l’auteur des placards séditieux affichés dans cette ville les 9 et 27 novembre 1851. Le premier était ainsi conçu :
« Peuple, l’on veille sur toi ; seulement tiens-toi prêt. L’heure de ta délivrance approche. Que chacun de vous, au premier signal, soit debout, ouvriers des villes et des campagnes, enfin tous ceux qui souffrent, car il s’agit de reconquérir vos droits. Vous le pouvez. Ce que Peuple veut, Dieu le veut.
« Rappelez-vous que tous les travailleurs sont frères. Que vous ne devrez le triomphe de la Sainte Cause qu’à votre union sacrée.
« VIVE LA RÉPUBLIQUE SOCIALE !
« Le Comité Cantonal de Résistance. »
Arrêté le 10 janvier 1852, Bordes fut traduit devant la Commission mixte du Tarn. S’il refusa de se reconnaître comme l’auteur des affiches de novembre, par contre il revendiqua la rédaction et l’affichage de l’appel à la population du 4 décembre.
« Seul, déclara-t-il, je me suis dit, après avoir eu connaissance de la dépêche télégraphique du 2 décembre, que la Constitution était violée, et que, cette Constitution étant confiée à la garde de tous les citoyens français, j’avais le droit et le devoir d’appeler tous mes concitoyens à sa défense. »
Tenu désormais pour l’instigateur du « mouvement insurrectionnel du 4 décembre ", qui avait pour objectif de s’emparer des armes entreposées à l’hôtel de ville de Mazamet, il se vit accusé d’avoir été à la tête des insurgés qui avaient pénétré dans l’hôtel de ville et d’avoir donné l’ordre d’y saisir les fusils qui s’y trouvaient. Il s’en défendit vigoureusement, exprimant son regret de n’avoir pu faire ce qu’on lui reprochait, parce qu’il était arrivé trop tard sur les lieux, et se solidarisant entièrement avec les insurgés.
« J’étais très disposé à faire comme eux », dit-il.
Le 3 mars 1852, il fut condamné à la transportation à Cayenne, car il avait déjà subi, le 16 août 1850, une condamnation à vingt jours de prison, du fait du tribunal de Castres, pour délit de vente et de colportage de journaux sans autorisation.
Sa mort à Cayenne est constatée par les listes diverses dressées à la préfecture du Tarn, en vue de l’amnistie. Voir Barthès Jean*, Beteille Jean-Jacques*, Debesse Jean-Baptste*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27089, notice BORDES Eugène, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 22 novembre 2021.

SOURCE : Arch. Dép. Tarn, IV M 2/44 et 46.

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