BOUDINOT, dit le Lyonnais

Organisateur, en août 1835, d’une coalition des apprêteurs de peaux à Paris. Boudinot avait été choisi comme porte-parole de ses camarades, parce qu’il était un des ouvriers les plus anciens et les plus respectés du quartier des tanneries, le long de la Bièvre, des Gobelins au Jardin des Plantes (XIIe arr. ancien), et peut-être aussi en raison de son rôle compagnonnique. Il avait hautement conscience de la mission qui lui était échue. En effet « le sieur Boudinot déclare [au tribunal correctionnel] qu’en sa qualité d’un des plus anciens ouvriers, il avait été chargé avec cinq autres de ses camarades d’aller présenter le nouveau tarif arrêté dans une réunion d’ouvriers ; ce qu’il a fait, parce qu’il devait le faire en sa qualité de délégué. Mais il soutient en même temps qu’il n’a jamais cherché à débaucher aucun ouvrier, ce qui ne lui est imputé, au reste, par aucune déposition des témoins entendus. »
Il fut condamné, ainsi que trois autres pelletiers qui l’avaient accompagné dans sa tournée chez les patrons, à un mois de prison pour coalition. La grève avait duré de huit à quinze jours, selon la résistance des patrons à accepter le tarif ouvrier. C’est dire que les ouvriers avaient remporté une victoire. Les patrons s’étaient d’ailleurs immédiatement mis d’accord pour augmenter les prix de vente à leur clientèle, dans une proportion dont rien n’indique qu’elle ne fût pas supérieure à celle de l’augmentation des salaires. Il n’y avait eu aucune violence. Voir Binaut*, Constant*, Marest*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27207, notice BOUDINOT, dit le Lyonnais , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Gazette des Tribunaux, 7-8 septembre 1835.

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