BOURACHOT François, Marie père

Par Gauthier Langlois

Né le 3 janvier 1799 à Le Donjon (Allier), mort le 7 janvier 1858 à Droiturier (Allier) ; propriétaire à Montaiguet-en-Forez (Allier) ; opposant au coup d’État du 2 décembre 1851 il se réfugia à Jersey.

Né le 14 nivôse an VII, il était fils d’un couple de propriétaires aisés de Le Donjon : Jean-François Louis Bourachot et Sébastienne Martinet. Il avait épousé en 1818 à Droiturier (Allier), Françoise Marie Louise Aimée Reignier-Trayon (1803-), fille d’un propriétaire, juge de paix suppléant de La Palisse. Le couple avait eu quatre enfants, Louis Edmond en 1822 et François Marie en 1823, tous les deux nés au Donjon ; Anne-Marie-Elene en 1839 et Louise en 1845, toutes les deux nées à Andelaroche.

Opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il était considéré, avec Bernard Prévéraud, Félix Terrier et seize autres, comme l’un des chefs « des pillards du Donjon et des assassins de La Palisse » qui avaient pris « la part la plus active à l’insurrection qui a éclaté dans le département de l’Allier les 3 et 4 décembre 1851 ». Pour cette raison le général Eynard, commandant l’État de siège de l’Allier, ordonna, le 18 décembre, la séquestration de ses biens et de celles des dix-huit autres inculpés.

Le père et ses deux fils, recherchés pour leur participation à l’insurrection, tentèrent de s’enfuir vers la Suisse. Mais ils furent arrêtés, le 16 janvier 1852, dans l’Ain. Seul le père réussit à s’échapper. La Gazette du Midi raconte que : « La gendarmerie de Pont d’Ain a arrêté, le 16, sur le territoire de cette commune, trois individus de Montaguet, près du Donjon (Allier), signalés comme ayant pris part à la dernière insurrection. Ces individus qui cherchaient à gagner la Suisse et qui avaient quitté la voiture publique avant son arrivée à Pont-d’Ain, sont les nommés Raquin (Antoine-Laurent), 44 ans, marchand ; Bourachot (Louis-Edmond), 29 ans, propriétaire, et Bourachot (François-Marie-Adolphe), 27 ans, clerc de notaire. Ils ont été amené hier à Bourg-en-Bresse. Un quatrième insurgé, qui se trouvait avec eux, n’a pu être saisi. »

Le quatrième insurgé était sans doute le père, qui réussit à gagner l’île de Jersey où il vécut en exil comme ses compatriotes Prévéraud et Terrier.

La commission mixte de l’Allier le condamna par contumace à la transportation en Algérie, motivée par le commentaire suivant : « révolutionnaire émérite. Propagandiste dangereux. Immoral à l’excès ». Ses deux fils furent lourdement condamnés, Louis Edmond à cinq ans de prison et François Marie à quinze ans de transportation en Guyane.

À Jersey il participa aux activités politiques des proscrits et notamment à une déclaration publique datée de Saint-Hélier, 9 avril 1853, signée également par Félix Mathé, Antoine Serre, Prosper Jeannin, Constantin de Vallerot et Grand.

François Marie père était revenu en France avant 1857, date à laquelle il assistait au mariage de son fils Edmond à Droiturier où la famille s’était réinstallée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27302, notice BOURACHOT François, Marie père par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 3 janvier 2021.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Archives de l’Allier, Acte de mariage, Recensement de 1851, Acte de décès. — Arch. privées de la famille Alavoine-Baudains, Liste établie par Eugène Alavoine après 1870. — Décembre-Alonnier, Histoire des conseils de guerre de 1852, ou Précis des événements survenus dans les départements à la suite du coup d’État de décembre 1851, Paris, 1869, p. 14. — La Gazette du Midi, 26 janvier 1852.— Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Bourachot, père - François Marie », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Le journal d’Adèle Hugo : 1853, Paris : Lettres modernes : Minard, 1968, p. 482. — Note de Rémi Gossez.

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