Né le 17 avril 1771 à Orchamps (Doubs), mort le 18 mars 1827 à Auteuil (Seine). Professeur au collège de Besançon, puis député au Conseil des Cinq-Cents (1798). Introducteur de la Charbonnerie jurassienne en Italie.
Employé comme intendant de Chieti, dans le royaume de Naples, dès 1806, Pierre Briot y introduisit l’association des Bons Cousins Charbonniers (B... C... C... au singulier, BB... CC... CC... au pluriel), société de secours mutuels clandestine des hommes de la forêt jurassienne sous l’Ancien Régime, placée sous le patronage de saint Thibaut, et reposant sur les cinq bases : le linge, l’eau, le feu, le sel et le Christ. Cette association fut transformée en « Carbonaria », et revint en France comme « Charbonnerie » libérale vers 1820. Voir Buchez*.
De son ascendance jurassienne, la Charbonnerie conserva le patronage de saint Thibaut et les cinq bases.
On a supposé légitimement que Briot devait avoir été le Grand Maître des carbonari de France dans les années 20 du XIXe siècle, très protégé contre la curiosité de la police de Louis XVIII par le fait qu’il lui rendit des services, et par la discrétion des initiés, très soupçonné, dès le 14 mai 1825, par la police de Charles X d’abriter comme directeur de la compagnie d’assurances « Le Phénix » toute la Charbonnerie, de n’avoir comme agents itinérants en France que des carbonari camouflés et d’être ainsi le point central de l’organisation.
Que la qualité de Briot n’ait pu être à peu près établie par les historiens qu’au XXe siècle n’a rien de plus extraordinaire que la restitution en cours à Buonarroti du rôle d’inspirateur de la Charbonnerie européenne. Voir Barbier*, Bousson*, Roussey*, Vernier Théophile*, Vuillermoz Romuald*
SOURCES : Albert Mathiez. « L’origine franc-comtoise de la Charbonnerie italienne », Annales historiques de la Révolution française, 1928. — M. Dayet, « Pierre-Joseph Briot, Lucien Bonaparte et les Carbonari », Annales historiques de la Révolution française, 1953, p. 13 et sq.