BRUN Claudius

Né vers 1821, Claudius Brun était ouvrier fondeur à Rive-de-Gier (Loire), la ville la plus gagnée aux idées socialistes et révolutionnaires du département. Aux élections du 10 décembre 1848 à la présidence de la République, Raspail y recueillit 175 voix, contre 88 voix à Saint-Étienne, et zéro à Saint-Chamond et au Chambon-Feugerolles.
Brun était à la tête des manifestants qui s’étaient emparés, au début d’avril 1848, des armes en dépôt à l’Hôtel de Ville de Rive-de-Gier, et qui imposèrent une municipalité populaire (L’Avenir républicain).
Conseiller municipal, Brun avait été arrêté en mai avec Petitjean, Pugnet et Bonnard, dit Maman. Relâché après une démarche auprès du sous-préfet, il fut porté en triomphe par la foule ouvrière (L’Avenir républicain). En dépit de cette apothéose, il demeura prévenu d’avoir empêché par la violence les citoyens d’exercer leurs droits civiques aux élections du 23 avril pour l’Assemblée constituante, prévention qui avait motivé son arrestation de mai. Le tribunal correctionnel de Saint-Étienne le condamna, le 23 juin, à un an de prison, cinq ans d’interdiction de ses droits civiques et aux dépens. Il s’enfuit. (L’Avenir républicain) Voir Bonnard*, Tony Petitjean*, Pugnet*, Sigward*.
En juin 1849, il conduisit une troupe d’ouvriers de Rive-de-Gier jusqu’à Brignais (Rhône) au secours des Lyonnais. Arrêté avec ses compagnons, Claudius Brun fut condamné par le 1er conseil de guerre du 19 novembre 1849 à la déportation. Enfermé à Belle-Île-en-Mer (Morbihan), le 16 octobre 1850, il fut banni le 14 mai 1852. Voir Petitjean Tony*, Vieillard Jean-Baptiste*et Mathieu Roux*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article27743, notice BRUN Claudius , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 92 M 5 et 94 M 2. — Arch. Dép. Morbihan, série Y, écrou 127. — L’Avenir républicain, 11 et 15 avril, 31 mai, 30 juin et 1er juillet 1848. — J.-Y. Mollier, Dans les bagnes de Napoléon III. Mémoires de C. F. Gambon, Centre des Correspondances du XIXe siècle, Paris IV-Sorbonne, PUF, 1983. — Note de J.-Y. Mollier.

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