DARNET Henri, Jules, Auguste

Par Michel Gorand, Georges Ribeill

Né le 23 juin 1899 à Gravelines (Nord), mort le 13 septembre 1983 à Sannois (Val-d’Oise) ; employé, chef de groupe, chef de bureau ; premier permanent syndical de la Fédération des cheminots CFTC en 1931 ; secrétaire fédéral (1931-1939 1944) ; secrétaire général adjoint de la Fédération (1939-1943) ; vice-président de l’UFR-CFDT (1965-1975).

Titulaire d’un baccalauréat de philosophie, Henri Darnet fut embauché comme expéditionnaire à l’essai au service Traction à Dunkerque le 24 novembre 1919 sur la Compagnie du Nord où il devint employé des chemins de fer en février 1924. Employé aux ateliers de La Chapelle, à partir de septembre 1928, Henri Darnet fut élu secrétaire général de l’Union du réseau Nord des syndicats de cheminots CFTC en 1929. Le 10e congrès fédéral de mai 1930, rassemblant trois cents délégués de 283 syndicats, décida de dégager un permanent payé par l’organisation syndicale : Henri Darnet fut ce premier permanent syndical des cheminots CFTC à partir du 1er octobre 1931 et le demeura jusqu’au 12 septembre 1939.

Au congrès fédéral des 9-11 avril 1937, il présenta le rapport sur la réorganisation des chemins de fer prévoyant une exploitation unique des réseaux des compagnies de l’État pour assurer un service ferroviaire dans les meilleures conditions pour les usagers. Le rapport proposait d’associer pour la gestion, l’État, les collectivités publiques, les représentants des usagers voyageurs et marchandises et les représentants du personnel. Il participa aux différentes réunions avec le ministère et la commission des travaux publics où fut remis le projet de la CFTC, et suivit, pour la CFTC la mise en place des services de la SNCF à partir du 1er janvier 1938. Élu secrétaire général adjoint de la Fédération des cheminots CFTC lors de la commission administrative du 10 décembre 1939, il le restera jusqu’au conseil fédéral de décembre 1943.

Appelé sous les drapeaux le 14 mars 1940, il fut maintenu en service à la SNCF, en vertu des instructions de l’état-major, du 14 janvier 1940, car étant de la classe 1939 et classé « sans affectation ».

Secrétaire fédéral permanent, il fut reçu le 19 août 1940 par René Belin, ministre de la Production industrielle et du travail qui lui fit part de la non suppression des Fédérations et des UD, avant de l’annoncer publiquement quelques jours plus tard. Henri Darnet représenta les cheminots CFTC avec Maurice Garnier et André Paillieux à partir de septembre 1940 au Comité d’organisation syndicale (COS), organisme interfédéral CGT, CFTC et SPID, auprès de la direction.Il intervint auprès du Maréchal Pétain en septembre puis en octobre 1941 pour faire connaître l’opposition de la fédération des cheminots chrétiens au syndicat unique prévu par la Charte du travail.

Il siégea également dans les réunions préparant la charte du travail SNCF signée par le maréchal Pétain le 24 février 1943 et publiée au JO du 21 avril suivant, laquelle prévoyait, entre autres, une cotisation obligatoire prélevée sur la solde. Lors de la réunion du conseil fédéral du 28 mars 1943, Henri Darnet présenta le rapport de la thèse participationniste qui l’emporta par 42 voix contre 16, ce qui entraîna la démission collective de leurs responsabilités, mais pas du bureau fédéral, du secrétaire général Maurice Garnier et des secrétaires généraux adjoints André Paillieux et Léon Delsert. Maurice Nickmilder devint alors secrétaire général et Henri Darnet demeura secrétaire fédéral. Cette situation fut remise en cause au conseil fédéral du 19 décembre 1943 où la résolution participationniste, préparée par Henri Darnet et présentée par le nouveau secrétaire général, Maurice Nickmilder, dut faire face à une résolution prônant l’abstention. Présentée par Albert Mucherie, responsable des cadres cheminots CFTC, celle-ci l’emporta par 32 voix contre 17. En conséquence, André Paillieux devint secrétaire général et Maurice Garnier, président. Le 30 juin 1944, la commission administrative officialisa le remplacement de Henri Darnet par Maurice Nickmilder comme secrétaire fédéral.

Henri Darnet fut affecté au 1er arrondissement de Paris-Saint-Lazare (il habitait Sannois) le 1er mai 1944 : il était alors employé principal puis chef de groupe 1er décembre 1948 et nommé chef de Bureau principal en août 1953 ; il prit sa retraite le 1er avril 1958 comme chef de bureau honoraire. Sur l’arrondissement de Paris Saint-Lazare il porta un intérêt particulier à la formation professionnelle et élabora un résumé des dispositions réglementaires en matière d’administration du personnel, document qui a servi de base au mémento diffusé à cette époque sur l’ensemble de la SNCF.

En 1963, Henri Darnet, retraité de la SNCF, qui habitait Sannois, était vice-président de l’association des Maisons familiales de vacances des cheminots de France (CFTC). Lors de l’assemblée générale des cheminots retraités de juin 1965, il soutint l’évolution en CFDT et devint vice-président de l’Union fédérale des retraités (UFR) de 1965 à 1975.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article2790, notice DARNET Henri, Jules, Auguste par Michel Gorand, Georges Ribeill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 mai 2020.

Par Michel Gorand, Georges Ribeill

SOURCES : Arch. CFDT. — Le Cheminot de France. — Fédération des syndicats chrétiens de cheminots, Historique des Cheminots de France, Paris, 1930. — Carole Sanduraud, Le syndicalisme chrétien sous l’Occupation, Perrin, 1999.

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