CARDINAL Jean-Baptiste

Né à Plouguenast (Côtes-du-Nord) ouvrier serrurier, propagandiste socialiste.

Arrivé à Paris en 1844, Cardinal travailla successivement de son état de serrurier chez Baudry, rue de Malte, et chez Girodon, rue de la Roquette. Il entra en 1847 chez Farcot, constructeur-mécanicien à Saint-Ouen, qu’il quitta le 21 mars 1850 pour se rendre à Plouguenast.

Il était alors devenu un propagandiste socialiste très actif. En mai 1848, il avait représenté le club démocratique de Saint-Ouen au Comité démocratique de la banlieue. En février 1850, il était de nouveau le délégué de Saint-Ouen au Comité démocratique des électeurs du département de la Seine.

Membre de la Société fraternelle et industrielle des Ouvriers Serruriers et Mécaniciens en général du département de la Seine, depuis sa fondation le 1er mai 1848, il appartenait encore, au début de 1850, à la Cité fraternelle, association autorisée par le préfet de police, qui permettait aux ouvriers mécaniciens de se retrouver pour prendre leurs repas en commun à meilleur marché, ou pour faire des achats collectifs de vivres.

En Bretagne, à partir d’avril 1850, il retrouva des militants et en connut de nouveaux : à Nantes, le Dr Guépin et Barbier ; à Vannes, Collin Benjamin. À Plouguenast, il se livra à une active propagande avec le concours de son ancien instituteur, Louis Maretheux.

De retour à Paris en juin 1851, il entra chez Cail, mécanicien à Grenelle. Mais, le 13 décembre, il eut une discussion avec un ouvrier placé sous ses ordres, qu’il frappa, ce qui provoqua son renvoi. Il s’en alla travailler au chemin de fer de la rive droite.

Sa correspondance à la veille du coup d’État traduisait ses sentiments : « Le travail prend une bien vilaine tournure pour cet hiver et je crains que cela ne nous amène des catastrophes avant 1852. La faim fait faire bien des choses. Quand les ouvriers seront exténués de toutes ressources, ils seront forcés à ce qu’ils ne feraient pas s’ils avaient du travail. Pour mon compte je désire que cela en finisse le plus tôt possible, pour mieux dire, que cela commence dès demain, car dans des circonstances telles que nous nous trouvons, dégoûtés de la vie, mourir pour mourir, mieux vaut aujourd’hui que demain, et si cela continue nous n’avons plus longtemps à attendre pour que nous ayons une révolution. Si le travail va bien mal, je désire qu’il aille encore plus mal, car quand il n’y aura pour ainsi dire personne qui travaillera, on sera forcé de commencer le combat immédiatement, ce que je désire ardemment. »

Quoiqu’il eût travaillé jusqu’au 4 décembre au matin chez Cail, il fut arrêté le 14 janvier 1852 à la suite de la saisie de ses papiers. Transporté (« Algérie moins »), il s’évada d’Afrique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28092, notice CARDINAL Jean-Baptiste , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 4 avril 2019.

SOURCE : Arch. Min. Guerre, B 1546.

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