Curé de Chevannes, canton de Ferrières-en-Gâtinais (Loiret), en 1848. Il obtint quelques voix aux élections d’avril à la Constituante. Il fit, le 23 novembre, un éloge du socialisme, que L’Univers du 9 décembre reproduisit en exprimant son indignation. L’abbé Cénat de l’Herm disait : « Le socialisme, c’est la religion de la justice et le règne de la vertu qu’on nomme humanité.
« C’est le redressement tardif des abus impies qui, depuis le déluge, font loi contre les trois quarts du genre humain.
« C’est l’abolition, par le travail, du privilège corrupteur des grandes fortunes accumulées sans travail par la ruse et par la violence ou l’oppression.
« C’est l’extinction de l’infâme paupérisme. C’est la propriété pour tous comme récompense du travail... C’est donc le droit au travail et à son équitable salaire... C’est le droit aux moyens d’élever sa famille... En un mot, le socialisme, c’est le droit de vivre de soi-même, substitué au droit usurpé par l’homme de vivre de l’homme.
« Finisse donc l’ordre du désordre. »
Ultérieurement, Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, déplaça l’abbé Cénat de l’Herm, que, sur le moment, son prédécesseur Mgr Fayet n’avait pas sanctionné pour cette profession de foi chrétienne et socialiste.
SOURCES : Arch. Évêché d’Orléans, carton Personnel XIXe, 11. — C. Marcilhacy, « Crise dans le Loiret 1846-1852, dans Revue d’Histoire moderne et contemporaine, t. VI, n° de janvier-mars 1959.