CEYRAS Henri, Auguste

Par Notice revue et complétée par G. Beaubatie

Né le 16 avril 1793 à Rochefort-Montagne (Puy-de-Dôme), mort à Paris le 17 février 1877. Représentant d’extrême gauche de la Corrèze, en 1848 et 1849. Ami de Pierre Leroux.

Juge au tribunal de Tulle (Corrèze), Ceyras correspondait avec les feuilles républicaines et démocratiques (La Tribune, Le National) sous la monarchie de Juillet et ne faisait pas mystère de ses relations avec le socialiste Pierre Leroux.
Commissaire du Gouvernement provisoire dans le département de la Corrèze, il refusa un poste à la cour d’appel de Besançon (Doubs) pour rester en Corrèze. Voici les commentaires de L’Électeur, journal du Comité central et populaire de l’arrondissement de Brive (Corrèze), du samedi 1e avril 1848, n° 9 :
« Les journaux de Paris du 28 mars, nous apportent la nouvelle de la nomination du citoyen Ceyras, commissaire du gouvernement dans le département de la Corrèze, à une place de conseiller à la cour d’appel de Besançon qu’il n’avait pas demandée et qu’il s’est empressé de refuser.
Le citoyen Ceyras n’a pas voulu quitter notre pays qu’il habite depuis longtemps et auquel il a voué un profond attachement. Nous sommes autorisés à annoncer qu’il persiste dans sa candidature à la représentation nationale, et nous démentons d’avance tous les bruits contraires qu’on chercherait à répandre dans le public.
Les électeurs de la Corrèze tiendront compte de la nouvelle preuve de désintéressement que vient de donner le citoyen Ceyras, en refusant le poste avantageux qui lui était offert. Ils se rappelleront à cette occasion que la vie entière de cet honorable citoyen a été toute d’abnégation et de dévouement au pays ; que, quand la dernière révolution est venue assurer le triomphe des principes démocratiques qu’il avait toujours professés, c’est spontanément et sans avoir fait aucune démarche pour les obtenir, qu’il a été appelé par le gouvernement provisoire à remplir les fonctions de commissaire dans le département de la Corrèze. »
Ceyras fut élu le premier avec 29 713 voix, le 23 avril 1848 à la Constituante, il se montra partisan de l’élection du président de la République au suffrage universel, mais suivit dans l’ensemble les démocrates socialistes. En 1849, représentant du département à la Constituante, juge au Tribunal de Tulle et candidat à la Législative, il rappela dans un article de presse qu’il avait vingt-huit ans de service dans la magistrature, qu’il avait été nommé conseiller à la Cour de Besançon après la révolution de Février, que l’une des raisons de refuser cet avancement avait été son attachement pour la Corrèze et enfin qu’il demeurait dans ce département depuis vingt ans. Réélu cinquième sur sept à la Législative avec 34 888 voix, il resta fidèle à la Montagne en toutes circonstances, joua un rôle, secondaire, dans la crise du 13 juin 1849, vota contre la Loi Falloux, contre la mutilation du suffrage universel par la loi du 31 mai 1850, participa aux réunions de la gauche, le 2 décembre 1851, et se retira ensuite de la vie politique. Voir Bourzat Pierre*, Madesclaire Pierre*, Pénières Auguste*, Sage Jean*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28312, notice CEYRAS Henri, Auguste par Notice revue et complétée par G. Beaubatie, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Notice revue et complétée par G. Beaubatie

SOURCES : L’Électeur, journal du Comité central et populaire de l’arrondissement de Brive (Corrèze), du samedi 1e avril 1848, n° 9. — Capitaine J. Breillout, La Révolution de 1848 en Corrèze, 1924, p. 17. — A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1889, Paris, Borl, 1891.

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