CHABOUD Étienne

Fabricant de la soierie lyonnaise. En 1828, trésorier de la Société des Mutuellistes du Devoir Mutuel, qui, fondée le 30 mars, ne devait pas fonctionner, du moins sous sa forme primitive. Trésorier de la Société de Surveillance et d’Indications mutuelles. En 1835 parmi les souscripteurs de L’Indicateur, journal publié par le fouriériste Michel Derrion.

Au moment de la révolution de Février, Chaboud fut nommé membre de la commission municipale, dite Comité central lyonnais. Il figura également à la tête du Club central qui fédéra 144 sociétés populaires de Lyon et de la banlieue et qui fut « l’organe du socialisme et des revendications prolétariennes ». Le 1er septembre 1848, il signa avec Jean Chavaray une affiche invitant les ouvriers des diverses industries lyonnaises à jeter les bases d’une organisation générale : l’Association fraternelle de l’industrie française. Une action de police fut alors engagée contre lui et plusieurs de ses amis. Néanmoins, l’association se constitua sous la raison sociale Chaboud et Cie, Chaboud ayant la signature sociale. L’article 2 des statuts précisait : « L’objet de l’association consiste dans l’achat, la confection, la vente ou l’échange de tous objets quelconques, mobiliers et immobiliers, travaux et industries de tous genres. » Le capital était de 200 000 francs, divisé en 200 000 actions de 1 F En 1850, l’Association fraternelle, en pleine activité, avait ouvert quatre magasins de commerce de détail : une épicerie, une boulangerie, une boucherie, une maison de bois et charbons. Le procureur de la République de Lyon surveillait de très près le fonctionnement d’une entreprise qu’il jugeait subversive. Il rapporte ainsi, en mai 1850, des paroles qu’il attribue à Chaboud : « La révolution de Février a fait naître des espérances qui ne sont pas réalisées. Au lieu de venir puissamment en aide aux classes souffrantes, comme il le devait et le pouvait, le gouvernement les a laissées livrées, comme par le passé, aux monopoliseurs, aux agioteurs, aux usuriers, à tout le désordre, enfin, d’une concurrence insensée et fratricide ». En fait, Chaboud en revenait à Louis Blanc et à ses ateliers sociaux débarrassés de toute concurrence et coordonnés par l’État.
Sous le Second Empire, Chaboud fut un opposant décidé. En 1863, il présida le Comité central qui groupait les plus influents des républicains lyonnais. Il avait succédé à ce poste à Hénon* qui, lui-même, avait remplacé Edant*, l’ancien babouviste de la Société des Fleurs, décédé.
Voir Bouvery*, Charnier Pierre*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28329, notice CHABOUD Étienne , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 8 août 2021.

SOURCES : Arch. Nat., BB 18/1473, P. 6930a. — Arch. Mun. Lyon, I2/51. — J. Gaumont, Histoire générale de la Coopération en France, t. I.

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