CHARBONNIER Pierre, dit Pic

Ouvrier mineur à Saint-Étienne (Loire). Un des principaux animateurs du Comité central de la Société des ouvriers mineurs et charbonniers du Bassin de la Loire, créée en mars 1848, et qui, jusqu’en juillet, imposa sa volonté au monopole des Houillères de la Loire, constitué par la fusion des compagnies particulières. Ainsi les ouvriers obtinrent-ils durant cette période le renvoi des « gouverneurs » (correspondant aux porions du Nord) accusés de brimades ou de vexations, la semaine de six jours au lieu de la semaine de quatre jours décidée par les Houillères en raison de la crise économique.
Charbonnier exposait les griefs des mineurs au préfet de la Loire au nom du Comité central, au temps de l’idylle républicaine, mais le préfet de la réaction fit arrêter Charbonnier, Bontemps et plusieurs autres membres du Comité central, le 10 juin 1848, au sujet de l’application d’une mesure concernant l’horaire de travail, décidée par le Comité central contre la direction des Houillères.
Les 27 et 28 juillet, Charbonnier, Desage, Poivre, d’une part, Béraud, Bontemps, Cholat et Dumont d’autre part comparurent devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne.
Les trois premiers furent condamnés à quatre mois de prison, comme « chefs ou moteurs d’une coalition des ouvriers charbonniers pour interdire le travail dans certains ateliers, empêcher de s’y rendre et y rester avant ou après certaines heures, et, pour enchérir les travaux, avoir prononcé des défenses et des interdictions contre les directions d’ateliers et contre les ouvriers ».
Peut-être Charbonnier, Desage et Poivre étaient-ils les trois seuls qui furent convaincus d’appartenir au Comité central, à qui l’on reprochait en outre, comme une sorte d’exaction, de prélever une cotisation de 0 F 25 par quinzaine sur chaque mineur adhérent à la Société.
Béraud, Bontemps, Cholat et Dumont n’étaient frappés que de deux mois de prison. Tous les sept subissaient les dépens solidairement. Voir Béraud Eustache*, Bontemps Barthélémy*, Cholat Claude*, Desage Jean-Baptiste*, Dumont L.*, Poivre Émile*. Voir aussi Moustied E.* Voir pour la grève des mineurs stéphanois de 1846 : Lacroix Pierre dit Monistrol* ; pour la grève de 1849 : Arsac Jacques* ; pour une grève de solidarité de 1852 : Cognet Jean-Baptiste*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28477, notice CHARBONNIER Pierre, dit Pic , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Loire, 18 M 16. — L’Avenir républicain, 2 août 1848.

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