CHAUMIER Jean-Pierre

Par Gauthier Langlois

Né le 20 germinal an XII (10 avril 1804) à Niort (Deux-Sèvres), mort le 3 avril 1866 à Niort ; marchand de bois à Niort ; condamné pour son hostilité au 2 décembre ; expulsé temporairement du territoire, il se réfugia à Jersey.

Né de Pierre Chaumier, menuisier puis marchand de bois, et de Marie-Anne Geffré, il résidait à Niort, rue Basse-Perrière où il s’était marié, le 2 juillet 1833, avec Adélaïde Dauphin. Le couple avait deux enfants : Léontine Adélaïde née à 1834 et Jean Léon né en 1837. En plus de son métier de marchand de bois, il exerçait la fonction de juge suppléant au tribunal de commerce.

Il fut arrêté et détenu à la prison de Niort, à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, pour avoir pris part aux événements du 3, à Niort.

Une note rédigée pour la Commission mixte indique à son sujet : « Marié, deux enfants, à la tête d’un commerce assez important, mais son crédit commercial paraissait ébranlé depuis quelque temps. Opinions démagogiques très exaltées. Signalé depuis longtemps à ce titre. Sa position sociale assez élevée lui donne une influence dont il a abusé, le 3 décembre... »

Il fut condamné le 9 février 1852, par la Commission mixte des Deux-Sèvres, à l’expulsion momentanée du territoire, avec les attendus suivants :
« Attendu que l’éducation et la position de Chaumier, qui devaient le préserver des excès démagogiques, n’ont servi qu’à y entraîner à sa suite des hommes moins capables de s’en défendre ;
« Attendu qu’il s’est constamment signalé par l’exagération de ses doctrines socialistes, auxquelles il prêtait l’appui de sa position sociale ;
« Attendu que, le 3 décembre, il a assisté, le matin, à la réunion des émeutiers et a été par eux nommé l’un des délégués du peuple, se rendit en cette qualité à l’Hôtel de Ville et somma le commissaire de police de leur livrer passage, ajoutant, en s’adressant au maire provisoire, qu’il y aurait du sang versé, Chaumier (Pierre) est désigné pour être expulsé du territoire. »

Chaumier accomplit sa peine en Belgique, puis à Jersey. Son expulsion fut commuée en simple surveillance par grâce du chef de l’État du 13 octobre 1852, ce qui lui permit de rentrer en France ; puis il fut gracié définitivement. Voir Joseph Maichain, René Savariau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article28582, notice CHAUMIER Jean-Pierre par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 11 décembre 2020.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 6/17, 4 M 15/4. — Antoine Lévrier, Histoire des Deux-Sèvres, 1885. — Benjamin Colin, Liste des proscrits de Jersey qui sont rentrés en France à la suite de demandes en grâce, s.l.n.d. [Jersey, 1853 ?]. — Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Chaumier - Jean Pierre », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013. — Note de Gauthier Langlois.

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